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CHARLESTON

Bakhita, Véronique Olmi

Bakhita - CouvertureRésumé :

« Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion.
Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.

Bakhita est le roman bouleversant de cette femme exceptionnelle qui fut tour à tour captive, domestique, religieuse et sainte.
Avec une rare puissance d’évocation, Véronique Olmi en restitue le destin, les combats incroyables, la force et la grandeur d’âme dont la source cachée puise au souvenir de sa petite enfance avant qu’elle soit razziée. »

Coup de Cœur :

Cette nouvelle lecture de la Rentrée Littéraire 2017 est à nouveau un coup de cœur ! J’avais découvert il y a quelques années, un autre titre de l’autrice, La promenade des russes, que j’avais apprécié mais qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, et Nous étions fait pour être heureux qui m’avait laissée un peu déçue. Je n’avais donc pas spécialement envie de retenter l’expérience. C’est grâce aux avis élogieux de plusieurs copinautes, je me suis laissée tentée par le dernier opus de Véronique Olmi, et j’en suis très heureuse ! Et cette lecture, je l’ai partagée avec mon binôme Nathalie 🙂

Bakhita est un personnage ayant réellement existé, c’est donc une biographie romancée que nous offre l’autrice ! Cette femme a vécu une vie incroyable, riche en événements souvent tragiques, souvent inimaginables, et heureux aussi ! Bakhita est née au cœur de l’Afrique Noire, dans le Darfour d’après ce qu’on a comprendre dans ses souvenirs, dans un petit village. A cinq ans, elle voit sa grande sœur enlevée par des esclavagistes, et deux ans plus tard, elle le sera à son tour… A partir de là, sa vie va être totalement bouleversée : elle marchera pendant des heures et des semaines dans le désert, elle sera traitée pire que rien, elle sera vendue une première fois et va découvrir les horreurs de l’esclavage, la cruauté de l’être humain, la folie dans laquelle il peut se plonger quand il a le pouvoir ! Certaines scènes sont justes horribles, et se dire que ce sont de tristes réalités qui ont émaillés le quotidien de nombreuses personnes au début du XXème siècle. Son deuxième maître sera pire, son quotidien sera épouvantable, et Bakhita y vivra une expérience terrifiante qui va la marquer pour le reste de sa vie ! Après quelques années terribles, elle sera rachetée par le Consul d’Italie ! Cet événement sera un tournant dans son existence, grâce à lui et à son entourage, elle va apprendre qu’elle peut être autre chose qu’une esclave, faire des choix, apprendre à être chose qu’une marionnette aux mains d’un maître. Quand il quitte le pays pour retourner en Italie afin de quitter une situation explosive, elle sera prête à tout pour l’accompagner car elle ne veut plus rester en Afrique, et ce changement de lieu va être un nouveau tournant décisif pour elle ! Au cours du voyage, et à son arrivée sur le sol italien, elle fera de nouvelles connaissances qui feront évoluer son regard sur sa vie, sur le monde.

Un roman puissant, richement documenté, soigneusement descriptifs, il immerge le lecteur dans la vie mouvementée de Bakhita, une enfant, une adolescente, une jeune femme, une femme mûre et enfin une très vieille dame ! Son passage sur Terre fut riches en péripéties, et j’ai énormément d’admiration pour sa force, son courage et sa Foi !
Le début de sa vie, où elle sera « éduquée » à coups de fouet, lui fera tristement perdre les souvenirs de sa petite enfance, elle ne se souviendra jamais de son nom original, ni celui de son village. Malgré plusieurs aides, elle saura à peine lire, et jamais écrire. Son vocabulaire sera toujours hésitant car elle aura été souvent promenée d’un lieu à l’autre, et les langues varient tout autant. Malgré toutes les souffrances qu’elle a vécu, Bakhita réussira à garder une empathie pour son prochain, surtout pour les enfants à qui elle consacra sa vie, elle puisera une force incroyable dans sa foi et dans son terrible passé ! Elle a connu l’esclavage, la séparation, la guerre et pourtant elle garde confiance en l’être humain, et offre son temps, sa patience, sa dévotion, son amour aux autres !

Sainte Joséphine Bakhita

Les descriptions de Véronique Olmi sont saisissantes, bouleversantes, réalistes, grâce à sa plume douce et poétique, j’ai réussi à supporter les passages les plus cruels, surtout dans la première partie. Tout au long de l’histoire, on voit cohabiter l’horreur et l’espoir, la cruauté et l’espoir, la torture de l’esprit et la sérénité ! Malgré la noirceur de certains passages, l’injustice qui prédomine la vie des plus faibles, c’est l’amour pour la vie qui se dégage en premier du destin de Bakhita, un amour qui lui a permit de ne pas céder à la barbarie, au désespoir, à la douleur, une envie de vivre, d’aller plus loin, de découvrir qui a poussé cette enfant, cette femme a avancer et à devenir une Sainte !

Un roman que je recommande chaleureusement et qui je l’espère remportera plusieurs prix car il fait réfléchir intensément sur notre existence bien facile aujourd’hui !

Citations :

– « Elle se souvient d’elle-même,c’est loin dans sa vie et c’est très proche, un vent violent qui la bouscule, ranime les braises de ce qu’elle a été.Sa vie.Son enfance quelque part.Quand elle n’était différente de personne.Quand être noire était simplement être. »

– « Des larmes coulent de son visage de domestique bien nourrie . Elle se jure que lorsqu’elle retournera à Suakin, puisqu’ils y retourneront bientôt, elle aidera son peuple, elle ignore comment mais elle fera mais elle fera autre chose qu’aimer Mimmina et être aimée par elle. Autre chose que servir les hommes au bar et donner un peu de paix aux gamins à la grille de l’hôtel. Elle a dix- neuf ans , elle est adulte depuis tant d’années ! Elle ne fait rien pour rendre un peu de ce qui lui est donné, sa vie préservée . »

Et le billet de Nathalie qui a été charmée également, encore une découverte commune qui nous a séduit !

Intensité du coup de coeur
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