Bilqiss - CouvertureRésumé :

« Dans un pays où la charia est strictement appliquée, Bliqiss est condamnée à la lapidation pour avoir lancé l’appel à la prière à la place du muezzin.
Qui lui jettera la première pierre, du juge en proie à un amour impossible ou de la journaliste américaine pétrie de bons sentiments?
Bilqiss refuse de se soumettre, parle, rit, pleure, fustige ceux qui n’ont que le nom d’Allah à la bouche.
Le roman d’une femme frondeuse qui se réapproprie Allah et ne craint pas de mourir pour rester fidèle à elle-même. »

Coup de Coeur :

Merci Nathalie, mon adorable binôme pour le choix de cette belle Lecture Commune ! J’avais vu passer ce roman sur de nombreux blogs, et tous le monde était unanime : un roman fort et bourré d’émotions !

Nous découvrons une femme extraordinaire, terriblement attachante et d’un courage effrayant, limite inconscient ! Elle est en cellule, dans l’attente de son jugement et elle est prête à mourir pour son combat contre l’obscurantisme et la folie des hommes ! Elle raconte sa version de l’histoire, ses petites et grosses rébellions, la manière dont elle vit son procès dont l’issue est connue d’avance.
Son procès est filmé et les vidéos sont mises en ligne sur le net. Une jeune journaliste américaine les découvre et se rend sur place afin de rencontrer la jeune femme et tenter de la sauver. Elle arrive avec ses préjugés, ses rêveries, et sa méconnaissance de la culture. Le choc est rude, et sa naïveté va être confrontée au cruel quotidien de la population locale.
Le procès est mené par un homme qui a commis l’erreur de s’attacher à Bilqiss, il fait de son mieux retarder l’issue fatale, il essaye de la comprendre, il se souvient de ses premières rencontres avec la jeune femme…

Une histoire forte, malheureusement terriblement d’actualité pour certaines populations à travers le monde musulman … où des hommes s’arrogent le droit de vie et de mort sur la population ! Un roman puissant servi par une plume magistrale, puissante et délicate à la fois !
Une superbe histoire sur le courage d’une femme et sur l’obscurantisme qui aveugle les hommes !

Citations :

– C’était son moment de gloire. Il déclamait, plein de fatuité, tous les délits qu’il avait relevés chez moi : du maquillage, des chaussures à talons, de la lingerie féminine dont un bustier en dentelle, un portrait d’homme, des journaux, un recueil de poésie persane, du gingembre, une bougie parfumée, des cassettes de chansons, une peluche, des collants, un parfum, une pince à épiler et une ribambelle d’autres choses inappropriées. Je savais que tout ce qui pouvait tenter les hommes était proscrit, donc je ne m’offusquais pas de la longueur de la liste. Je savais que s’épiler les sourcils était interdit puisque ça altérait la création de Dieu. Il ne fallait rien dénaturer et revenir à Lui comme Il nous avait créés. Bien entendu, cette règle ne s’appliquait pas aux femmes dont les visages, après la lapidation, parvenaient en lambeaux à Sa porte. Elles, on avait le droit de les défigurer à souhait, pourvu que l’on ne redessine pas la courbe de nos sourcils.

– Sa voix nous a troublés, monsieur le juge, elle a convoité nos coeurs, elle a provoqué notre âme et a détourné nos fidèles de leurs prières. Il est interdit pour une femme d’élever la voix et elle le sait, cela peut susciter du désir chez l’homme ! Cette femme toxique accumule bien trop de péchés pour implorer votre clémence {…} Cette femme incarne le mal, et le mal, on le tue à la source !

– Certes je n’étais pas aussi éblouissante que Shéhérazade, mais elle et loi partagions quelques chose de sacré pour une femme prise au piège : la maîtrise de la langue. Celle qui dit, qui fâche, qui fait jaser, qui taquine, qui lèche, qui narre, qui flatte, qui supplie, qui abuse, qui enjolive, qui transgresse puis se rétracte puis retransgresse sans se rétracter.

Vous flattez Dieu mais jamais vous ne L’honorez.

– Celle que je croyais mieux cerner ces derniers temps me déroutait une fois de plus. Pleine de ressources, elle était donc aussi capable de tuer. Sur le moment, cela me troubla sans savoir si c’était d’admiration ou d’effroi. En tout cas, elle me fascinait.

– Vous priez encore Dieu ?- Bien sûr. Pourquoi ne le ferais-je pas ?- Eh bien, il me semble qu’Il vous a abandonnée ces derniers temps.- Allah ne m’a jamais abandonnée, c’est nous qui L’avons semé.

Et voilà le lien du billet de mon binôme Nathalie qui a été également terriblement touchée par ce roman !

Intensité du coup de coeur