Fugitive parce que reine - CouvertureRésumé :

« «Ça ne voulait rien dire d’abord, maniaco-dépressive. Ou si, ça voulait dire que maman pouvait monter dans les tours, des tours que je visualisais aux angles d’un château fort, des donjons, au sommet desquels j’imaginais maman grimper à toute allure, et d’un bond plonger au fin fond des cachots ou des catacombes, enfin là où il faisait froid et humide. Maman avait donc disparu du jour au lendemain.»

À travers ses yeux de petite fille, la narratrice raconte son enfance tumultueuse auprès d’une mère rayonnante, malgré ses fêlures et sa défaillance. Mais la plume de Violaine Huisman porte aussi la voix déchirante d’une femme, une femme avant tout, qui n’a jamais cessé d’affirmer son droit au rêve et à la liberté. »

Coup de Cœur :

Une nouvelle lecture faites dans le cadre du Prix Folio des libraires 2019.
Il avait fait parler de lui lors de sa parution chez Gallimard l’année passée, j’étais donc assez curieuse de le découvrir.

Un roman particulier en trois parties ! La première, c’est une petite fille qui raconte avec un regard d’enfant comment sa maman a du les abandonner pendant quelques temps, puis son retour à la maison, la vie d’enfant de parents divorcés. Elle comprend que sa mère est malade et qu’elle l’aime, elle et sa sœur, du plus profond de son cœur! Ca va les marquer pour le restant de leur existence ! Cette partie m’a clairement mise mal à l’aise, plusieurs passages sont perturbants, souvent trop intimistes…

La seconde fait remonter le temps, dans la petite enfance de Catherine, cette maman hors du commun. L’autrice nous explique comment sa petite enfance malheureuse a construit l’adulte instable qu’elle est devenue. On découvre une enfant, une jeune fille, une jeune femme qui recherche l’Amour, l’affection auprès des hommes, de son entourage pour compenser l’indifférence, et le manque cruel d’affection de sa propre mère. Elle est tellement en attente qu’elle se laisse manipuler et aveugler… Cette partie-ci m’a énormément touché, on découvre une femme brisée dés son plus jeune âge, qui s’est investie de toute son âme dans ses relations, et qui découvre l’Amour infaillible avec ses filles. Malheureusement, ses blessures psychologiques sont trop présentes, et elle est incapable de vivre une vie sans frasque, elle a aura toujours été dans l’excès…

La troisième partie revient de point de vie de sa cadette, la narratrice, Violaine.

C’est l’histoire d’une fille qui raconte sa mère, une femme qu’elle et sa sœur aimeront passionnément. C’est l’histoire d’un lien d’une force incroyable entre ces trois femmes.

Un chant d’amour, la volonté de rendre un hommage et sa dignité à une mère qui s’est perdue dans ses excès : l’amour inconditionnel entre une mère et ses filles.

Touchant, perturbant, une plume fascinante, maîtrisée, érudite, fluide et parfois trop intimiste…

Un récit autobiographique dérangeant, clairement un exutoire, un portrait débordant d’amour…

Intensité du coup de coeur