La révérence de l'éléphant - CouvertureRésumé :

« « Tout le monde devrait mourir ainsi. Entourée d’amour, sous un ciel clément, dans un jardin, avec un petit singe qui traîne pas loin. Mourir au cœur de la vie, avec délicatesse. Éteindre la douleur au moment opportun. Avoir le choix, le contrôle de l’interrupteur. »

Marguerite est comme l’éléphant de Tanzanie : dans son Ehpad cannois, elle sent que son monde rétrécit. Elle veut tirer sa révérence, mais en France, ce choix ne lui appartient pas. Alors elle entend bien mourir ailleurs, dans la dignité. Avant cela, elle a une dernière tâche à accomplir : redonner goût à l’amour à son petit-fils, Emmanuel. Ce dernier, photographe animalier en Tanzanie, lui semble plus préoccupé par le sort des éléphants d’Afrique que par la solitude dans laquelle il s’est enfermé. La solitude, c’est aussi le lot de Roxanne, depuis qu’elle a abandonné sa carrière de joueuse de poker pour trouver un sens à sa vie. Son arrivée dans la maison de retraite de Marguerite va bousculer leur destin.

Comme une valse à trois temps, un roman qui aborde avec finesse le choix de mourir, la disparition des éléphants d’Afrique et la renaissance du sentiment amoureux. »

Coup de Cœur :

Un immense Merci aux Editions Charleston pour le magnifique colis qui accompagnait le roman ! J’en ai pris plein les yeux, j’ai été bluffée, et profondément touchée !
Adeline au pays des livres a organisée une lecture commune avec son Club de Lecture, autour de son chouette Challenge « Un Disney, un livre », et celui du mois de mars concernait Dumbo, j’ai sauté sur l’occasion pour participer 🙂

Cette lecture m’a fait faire un beau grand voyage entre Cannes et la sauvage Tanzanie, deux lieux qui m’étaient totalement inconnus !

Marguerite est venue vivre à Cannes, dans un Ehpad, après le décès de son mari afin de rejoindre sa petite sœur, Suzanne. Elles y ont retrouvés leur complicité d’antan, elles en ont fait voir de toutes les couleurs au personnel et aux autres résidents. Il y a maintenant six mois, sa cadette les a quittés, et elle a appris qu’un cancer s’était logé dans ses intestins… Elle ne veut plus se battre, elle est trop vieille, trop fatiguée, trop seule, elle ne veut plus voir ses proches mourir avant elle. Elle veut choisir où, quand et comment elle ira les rejoindre, mais en France, elle n’en a pas le droit.
Avant tout, elle veut offrir un dernier cadeau à son unique petit-fils, Emmanuel, sa dernière famille : lui redonner l’envie d’aimer. Ce dernier vit en Tanzanie depuis plusieurs années où il travaille comme photographe animalier, et il a déjà publié plusieurs livres de photos qui ont rencontré un certain succès. Il vit volontairement dans l’isolement depuis une grosse déception amoureuse. Il s’est engagé dans la cause animale, dans la protection des éléphants, dans l’éducation des enfants habitants dans les petits villages isolés, et s’est rapprochés des habitants d’un village massai à Ormataï. Sa vie est désormais là-bas, mais quand sa grand-mère lui annonce son état de santé et sa volonté, c’est comme si la foudre l’avait touché.
La solitude, la peine, c’est le nouveau quotidien de Roxanne, une joueuse internationale de poker après le décès d’Hélène, sa grand-mère. Elle a abandonné sa carrière et fait un tour du monde en solitaire pour tenter de trouver un nouveau sens à sa vie. Elle décide de revenir s’installer à Cannes et d’offrir de son temps à l’Ehpad qui accueilli les derniers moments d’Hélène, le même que celui de Marguerite. Dés leur première rencontre, le courant va passer entre Marguerite et Roxanne, une vraie complicité va naître elles.
L’arrivée de la jeune femme va impacter leurs trois existences !

Dés les premières pages, je me suis attachée à Marguerite, une dame pleine de verves, au caractère bien trempé, à l’humour aiguisé qui compense sa fragilité physique par une répartie pleine de franchise. Elle a su se faire apprécier par la majorité du personnel soignant. Elle est vraiment mon personnage préféré du roman !
Roxanne est touchante dans sa fragilité qu’elle tente de dissimuler à tout prix. Ses relations avec sa famille sont conflictuelles, et elle cache des blessures profondes à l’âme.
Emmanuel m’a tout d’abord agacé par sa passivité face à Elisabeth, une collègue qui est clairement amoureuse de lui, son agressivité envers Roxanne. Heureusement, son amour inconditionnel pour sa grand-mère est particulièrement touchant. On sent une merveilleuse complicité, et la perdre réveille de de vieilles souffrances. Au fil des pages, on apprend à le connaître et à le comprendre, et il devient plus sympathique.

L’histoire aborde des thématique vraiment touchantes : l’euthanasie, la difficile sauvegarde des animaux sauvages, dont les éléphants, en Afrique (braconnage, cohabitation compliquée avec les humains, le rétrécissement de leur territoire…), l’éducation des enfants sur ce continent oublié, et la retour d’un sentiment amoureux que l’on croyait oublié.
J’avoue que j’aurais apprécié quelques petites surprises, une touche d’originalité dans le scénario qui est un chouïa prévisible, je pense que c’est volontaire afin de nous laisser réfléchir aux différentes thématiques abordées dans le roman. Et ça ne m’a nullement empêché d’être très touchée par l’histoire : les beaux messages de Marguerite, l’évolution d’Emmanuel, la transition de Roxanne, j’ai versé quelques larmes en le terminant. J’ai été bluffée par l’énorme travail de documentation effectué par l’autrice, tous les univers sont vraiment très réalistes !

La plume de l’autrice est fluide, douce, juste, lumineuse, pleine de poésie et de tendresse pour ses personnages.

Ce n’est pas un coup de cœur, néanmoins une très jolie lecture, qui m’a offert un doux voyage, une belle évasion pleine d’émotions.

Une ode à la vie, à l’amour, à la nature, au respect, à l’entraide.

Résumé :

– « Aimer quelqu’un, c’est aussi savoir lui faire quitter sa zone de confort, dans son propre intérêt. »

– « S’ils n’apprennent pas à vivre en bonne intelligence ensemble, l’homme souffrira, et l’animal, progressivement, disparaîtra. »

– « Certaines phrases, quand elles sortent, ont besoin d’espèce pour résonner. De temps pour être assimilées. »

 

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Intensité du coup de coeur