Nirliit, Juliana Léveillé- Trudel

Résumé :

« «Il y a de l’amour violent entre les murs de ces maisons presque identiques, il y a de la jalousie féroce, il y a confusion entre aimer et posséder, vous qui possédez beaucoup mais si peu de choses.»

Chaque année, le temps d’un été sans nuit, la narratrice quitte Montréal pour le Grand Nord. Là-bas, elle s’occupe des enfants d’un village inuit, livrés à eux-mêmes. Mais cette fois est différente. Son amie Eva a disparu dans un fjord. Personne ne s’en soucie, il y a tant de morts ici. Dans un cri du cœur, la narratrice raconte comment la vie à Salluit continue, celle d’un peuple à la dérive, débordant d’amour et de douleur inconsolée.
Un premier roman bouleversant, beau et impitoyable comme ces terres polaires. »

Coup de Cœur :

Voilà ma toute première lecture pour ma deuxième année de participation au Prix Folio des libraires 2020 !

Juliana Léveillé-Trudel nous emmène dans un incroyable voyage dans la communauté inuit du Québec !

Dans la première partie, on suit la narratrice qui revient dans la Grand Nord pour prendre soin des enfants dans une petite ville inuit pendant l’été. Elle est bouleversée car son amie, Eva, a disparu, et elle se sent vraiment seul.
La deuxième partie est consacrée au fils d’Eva, Elijah, un jeune homme qui cherche sa place dans leur communauté. Elle raconte à son amie comment son garçon continue de vivre. J’avoue avoir préféré cette partie, plus empathique.

Photo du village de Salluit

C’est beau, froid, rude, cruel, impitoyable. Les hommes et les femmes sont rudes, malmenés par la vie, leur peuple est encore abusé par « l’homme blanc ». Ils se réfugient dans l’alcool, le sexe, et le taux de suicide est horriblement élevé… L’autrice a écrit un livre qui est autant un roman qu’un documentaire sur l’extinction silencieuse d’un peuple malmené par la « civilisation » de l’homme blanc.

Une belle découverte, qui fait réfléchir une fois encore sur ce stupide sentiment de supériorité de « l’homme blanc » sur les autres êtres humains qui vivent de manière différente ! Un cri de désespoir !!!

Un roman paradoxal, inclassable, émouvant, révoltant, organique, poétique…