Stella, Cyril Bonin

Résumé :

« La fin d’un roman. Le début d’une histoire…

New-York, de nos jours. Taylor Davis est écrivain. S’il a connu le succès par le passé, sa carrière est à présent en berne et ses livres se vendent de moins en moins. Mais ce n’est pas très important à ses yeux car Taylor travaille pour l’amour de l’art. Et justement, le nouveau roman sur lequel il se penche depuis des mois l’enthousiasme tout particulièrement. Il s’agit de l’histoire d’un couple située dans les années 1950 et dont l’héroïne se prénomme Stella. Celle-ci s’interroge sur sa vie et se pose tellement de questions que Taylor s’est mis à lui répondre et a engagé un véritable dialogue avec elle. Est-ce un signe de schizophrénie? Pour Taylor, en tout cas, Stella est plus qu’un personnage de fiction. Si bien qu’un jour, alors qu’il vient presque malgré lui de taper le mot « FIN » sur son clavier d’ordinateur, Stella apparaît devant lui. Comme si ces trois petites lettres, à la manière d’une incantation, lui avaient permis de prendre corps dans la réalité ! Mais comment un personnage de fiction pourrait-il vivre au sein du monde réel, qui plus est dans une époque qui n’est pas la sienne ? Pour Taylor, c’est la fin d’un roman. Mais pour Stella et lui, c’est le début… d’une histoire.

Dans ce roman graphique doux-amer, Cyril Bonin revisite le mythe de Pygmalion et renoue avec une certaine tradition de la littérature existentialiste dans laquelle l’irruption d’un subtil élément fantastique vient toucher au plus profond de l’âme humaine. À la fois destin de femme et parcours initiatique, Stella est un récit intimiste à la portée métaphysique qui interroge sur la création, l’identité et la conscience. »

Coup de Cœur :

J’ai découvert le travail de Cyril Bonin il y a quelques années avec la bande-dessinée The Time Before qui avait été un gros coups de cœur, puis Presque maintenant, un jolie découverte ! Je n’ai donc pas hésité à lire cet album, même si le confinement a retardé ma découverte 😉 Dés que j’ai repris le boulot, je n’ai pas hésité à me le procurer !!!

Première planche de la BD Stella

Taylor Davis est un écrivain qui a eu énormément de succès, ces dernières années, ses romans séduisent moins de personnages. Ça ne le perturbe pas, contrairement à son éditeur, car à ses yeux, seul l’écriture et la sincérité compte ! Lors de la rédaction de son dernier opus, il entame une forme de dialogue avec sa création littéraire, son héroïne, Stella. Il est particulièrement attaché à son récit, passionné par la période (la vie de couple dans les années ’50), et il a développé une relation particulière avec son personnage qui va prendre un tournant inattendu ! Il inscrit le mot fin à son roman, et elle va apparaître dans son salon !
Grâce à Taylor, elle découvre le monde réel, les sensations, les odeurs, les bruits, la densité des objets, la complexité des relations humaines, et surtout toutes les évolutions technologiques (ordinateur, téléphones portables, voitures, internet, les réseaux sociaux …).
Comment un personnage de fiction, une femme née de l’imagination d’un écrivain va-t-elle pouvoir trouver une place dans la société d’aujourd’hui? Voilà l’histoire que vont devoir se construire Taylor et Stella, et cette dernière sera plus complexe qu’ils auraient pu se l’imaginer ! Elle va leur permettre d’apprendre à mieux se connaître et à aller au-delà des apparences, de trouver leurs convictions profondes, et découvrir leurs vraies motivations !

Une bande-dessinée qui m’a énormément plu ! L’auteur a imaginé une histoire originale, sans tomber dans le panneau des stéréotypes, des retournements de situation prévisible, bien au contraire, il a écrit un scénario crédible (même si impossible), des relations humaines qui reflètent la société actuelle, et qui posent des questions intéressantes : la place existentielle de chacun, la véracité des comportements, et éléments métaphysiques surprenants sur l’intelligence collective ! Il n’hésite pas non plus à égratigner certains comportements des gens aujourd’hui ! Une mise en abîme du travail d’écrivain !

Une histoire intimiste, lumineuse, tourbillonnante, plutôt optimiste et cependant réaliste (si on exclut les quelques éléments fantastiques). J’ai été séduite à nouveau par le superbe dessin de Cyril Bonin, fin et précis, qui valorise son scénario surprenant ! La palette de couleurs pastels est de toute beauté et donne envie de plonger au cœur de l’histoire !

Je vous en recommande chaleureusement la lecture !!!

Taylor David et son éditeur

Citation :

– Pourtant tu devrais essayer.
– Quoi donc ?
– De t’ennuyer… C’est prouvé scientifiquement, l’ennui stimule l »imagination… C’est dans ces moments-là que l’esprit se libère et invente… Il ne faut pas rater une occasion : dans la salle d’attente du médecin, chez le coiffeur, à la caisse du supermarché… Moi c’est sous la douche que j’ai mes meilleures idées.

Intensité du coup de coeur