Résumé :
« Emma, quarante ans, mariée, trois enfants, heureuse, croise le regard d’un homme dans une brasserie.
Aussitôt, elle sait.
Après On ne voyait que le bonheur, Grégoire Delacourt explore dans ce roman virtuose la puissance du désir et la fragilité de nos existences. »
Coup de Cœur :
Il y a un peu plus de deux ans, j’avais lu et ADORE On ne voyait que le bonheur, un titre qui m’avait totalement réconcilié avec la plume de l’auteur. En effet, contrairement à beaucoup de personnes, je n’ai pas été charmée par La liste de mes envies.
J’avais donc de très grosses attentes pour ce titre, le bandeau est terriblement intriguant et Grégoire Delacourt a renoué avec son côté noir !
Nous rencontrons Emma a un moment charnière de son existence : elle vient de rencontrer un homme qui bouleverse son existence, sa vision de la vie et réveille un désir inattendu ! L’auteur a mis une petite originalité supplémentaire : les chapitres sont numérotés en ordre décroissant, ça donne un rythme supplémentaire au roman !
Dés les premières lignes, on comprends que l’histoire sera très forte, je vous laisse lire !
« Je transcris ici l’enchaînement des faits tel qu’il s’est déroulé. Je ne commenterai pas l’irrépressibilité de mon désir – elle est sans doute à chercher du côté du sacré.
Je veux juste essayer de démonter la mécanique du désastre. de comprendre pourquoi, plus tard, j’ai incisé à jamais le coeur de ceux que j’aimais. »
Ca donne le ton de l’histoire dés les premières pages ! Emma est une femme de quarante ans environ, elle est mariée à Olivier, ils ont trois enfants, et ils viennent de traverser une rude épreuve : un cancer qui est désormais en rémisson. Ils représentent la famille idéale, ils sont heureux, complice, jusqu’au jour où Emma croise cette homme à la Brasserie André. Elle ne comprends pas ce qui lui arrive, elle est complètement obsédée par cet homme, elle se sent comme la chèvre de Mr Seguin : elle sait que ça va être une énorme bêtise, et pourtant elle n’arrive pas à se contrôler, rien ni personne n’arrive à la raisonner, elle veut aller dans la montagne qui à y croiser le loup et à y laisser la vie ! Pour elle, c’est quitter sa famille, les blesser irrémédiablement et perdre sa sérénité, l’amour de ses proches !
Après il y a la vie qu’il faut réapprivoiser, réapprendre, le manque à combler, la culpabilité, les regrets, les remords, les doutes… à gérer. Heureusement elle fera quelques rencontres qui l’aideront à ne pas couler, Mimi surtout. C’est une femme que la vie à malmener, et qui pourtant croit toujours en l’Amour, en la Vie, au partage !
Il y a aussi la rédemption, ces moments où Emma va demander « pardon« , où elle va essayer de réparer le mal qu’elle a fait à toutes ses personnes qu’elle aime profondément et qu’elle a pourtant blessé !
Grâce à de nombreuses métaphores faites avec le célèbre conte d’Alphonse Daudet « La chèvre de Monsieur Seguin« , l’auteur nous fait passer des messages, et remet au goût du jour un classique de la littérature française !
C’est un roman très fort, cruel, ancré dans notre société actuelle qui veut tout, tout de suite, et qui oublie souvent de profiter des jolis moments qui l’émaillent. La vie de couple, surtout avec des enfants, est compliquée et il ne faut pas s’oublier, ni son conjoint !
Un gros coup de coeur pour ce roman surprenant et addictif !
A découvrir au plus vite !!!
Citations :
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Je n’ai pas connu la colère.Je n’ai pas ressenti de rage. Pas lacéré ma peau avec des silex.J’ai eu une tristesse dégradante.J’ai perdu beaucoup de mots.J’ai eu un deuil curieux, sans contrepoids, et je suis devenue le deuil de lui-même.
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Les mères apprennent la patience, cette cousine polie du renoncement, parce qu’elles savent qu’entre le désir et l’amour, il y a les mensonges et les capitulations. Le désir ne tient pas toute une vie, m’avait-elle dit.
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Il y a des hommes qui vous trouvent jolie et d’autres qui vous rendent jolie
joanna
12 février 2017 — 23 h 32 min
Trop beau ce billet ! Je suis fâchée avec cet auteur car comme toi je n’ai pas aimé la liste de mes envies. Il faudra que je teste celui-ci et également on ne voyait que le bonheur. Merci pour cette future réconciliation.
Scarlett21
13 février 2017 — 8 h 21 min
Ahhhhh, je me sens moins seule ! Parfois j’avais l’impression d’être une extra-terrestre pour ne pas avoir apprécié ce best-sellers ! Ils sont franchement top tous les deux, avec même une préférence pour « On ne voyait que le bonheur » 🙂