Résumé :
« L’une, Valentine Goby, est romancière. L’autre, c’est Charlotte Delbo, amoureuse, déportée, résistante, poète ; elle a laissé une oeuvre foudroyante. Voici deux femmes engagées, la littérature chevillée au corps. Au sortir d’Auschwitz, Charlotte Delbo invente une écriture radicale, puissante, suggestive pour continuer de vivre, envers et contre tout.
Lorsqu’elle la découvre, Valentine Goby, éblouie, plonge dans son oeuvre et déroule lentement le fil qui la relie à cette femme hors du commun. Pour que d’autres risquent l’aventure magnifique de sa lecture, mais aussi pour lancer un grand cri d’amour à la littérature. Celle qui change la vie, qui console, qui sauve. »
Mon avis :
« Un manifeste pour la littérature à la lumière de Charlotte Delbo. »
Une lecture commune avec mon binôme préféré Nathalie, un moment fort et chargé en émotions !
Valentine Goby rencontre par hasard Charlotte Delbo quand elle fait ses recherches pour un de ses romans précédents « Kinderzimmer ». Et sa surprise fut grande de découvrir qu’elle avait énormément écrits et que malheureusement elle soit si peu connue du grand public.
Et j’avoue que si je connaissais vaguement son nom, j’étais incapable de la situer, et j’ignorais aussi le nombre qu’elle a laissé à la postérité !
Charlotte Delbo est une femme admirable : elle a d’abord été résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale, puis elle fut arrêtée et déportée à Auschwitz, ensuite à Ravensbrück (le seul camp de concentration réservé aux femmes), et surtout elle en est revenue. Ces événements vont bouleverser définitivement son existence, et c’est dans l’écriture qu’elle va extérioriser son vécu, et se promettre une belle vie ! Elle veut rire, s’amuser et avant tout vivre pleinement ! Elle va raconter ses expériences, son ressenti, et refuser que la haine, le désespoir et la chagrin lui gâche l’existence ! Un destin fascinant et admirable ! En refusant le statut de victime, elle ne sera malheureusement que peu reconnue dans son travail de mémoire.
Valentine Goby sera complètement fascinée par Charlotte Delbo, sa personnalité, son destin et sa plume ! A travers ces quelques pages, elle lui rend un vibrant hommage, quasiment une déclaration d’amour et une volonté de décrire cette femme qui ne voulait pas laisser son passé définir son avenir ! Une femme qui fit le choix de la littérature, et non du témoignage pour rendre hommage à celles et ceux qui n’ont pas eu sa chance de revenir…
C’est juste, sensible, bouleversant…
A lire, à méditer et à partager …
Citations :
– » Tout en elle respire la vie, la joie, la déportée semble être restée à Auschwitz et Ravensbrück »
– « Ecrire, d’abord, c’était pour les autres. Une promesse faite par Charlotte Delbo à ses camarades d’Auschwitz : rentrer, et parler. »
– « L’urgence alors n’est pas de raconter Auschwitz et Ravensbrück. C’est réapprendre les mouvements de la vie ordinaire. A marcher. A tenir une fourchette. A se servir d’une brosse à dents, d’un mouchoir, de papier hygiénique. A parler, écrit-elle, répondre aux questions, dire où l’on veut aller, y aller »
Le billet de mon binôme Nathalie du blog Le coin lecture de Nath
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