Le Nouveau - CouvertureRésumé :

« Washington D.C., dans les années 1970. En six ans, c’est la quatrième fois qu’Osei, fils d’un diplomate ghanéen, découvre une nouvelle école. Tout heureux de rencontrer Dee, la fille la plus populaire de sa classe, il ne s’inquiète pas des manigances et de la jalousie de ceux qui voient d’un mauvais œil l’amitié entre un garçon noir et une jolie blonde.

Sémillante réécriture d’Othello dans une cour d’école de banlieue aux États-Unis, ce neuvième roman de l’auteure de La jeune fille à la perle dit à hauteur d’enfant la tragédie universelle du racisme et du harcèlement. Vertigineux et actuel. »

« Dee le repéra avant tout le monde. Elle en fut très heureuse et fit durer l’instant. Elle se sentait spéciale, de l’avoir pour elle seule pendant quelques secondes, avant que le monde autour d’eux ne s’arrête et que personne ne s’en remette jusqu’à la fin de la journée. »

Coup de Cœur :

Une réécriture audacieuse du célèbre Othello de Shakespeare !

Il fait partie d’un projet américain, dans lequel plusieurs auteurs réécrivent les pièces de théâtre du Barde anglais, en prose, et de manière moderne. J’ai déjà lu la version de La Mégère Apprivoisée par Anne Tyler, Vinegar Girl, et ça avait été une semi-déception, je mettais donc beaucoup d’espoir et d’attente dans cet opus ! Surtout que j’ai toujours adoré les romans de Tracy Chevalier ! Bien entendu, j’avais dévoré La jeune fille à la perle, son adaptation au cinéma après avoir vu , ensuite j’ai découvert La Dame à la licorne. Depuis que je suis libraire, je continue de suivre ses publications avec Prodigieuses Créatures, La Dernière Fugitive et le magnifique A l’orée du verger.

Ici l’autrice s’attaque à Othello ! Elle transpose judicieusement l’intrigue dans une école primaire américaine dans les années 1970 ! Osei, un jeune garçon ghanéen et donc noir de peau, arrive dans une école exclusivement composée d’élèves et de professeurs blancs ! Son arrivée va bouleverser le fragile équilibre établi entre les enfants et surtout réveiller le racisme ordinaire des élèves, et celui plus insidieux des adultes. Les enfants sont toujours le reflet des adultes qui les entourent, et ça fait froid dans le dos. Ils jouent un jeu de manipulation, sans imaginer les conséquences de leurs actes sur les autres élèves…

L’histoire est intense, fluide, et parfois oppressante. L’ambiance devient de plus en plus sombre au fil des pages, elle met limite mal à l’aise car on sent le drame poindre à l’horizon avec une innocence terrible et effrayante…

La plume de l’autrice est toujours aussi belle : fluide, élégante, elle capte parfaitement l’esprit des années ’70.

Une vraie réussite !

Un livre subtil et intense !

Intensité du coup de coeur