Rue du Rendez-vous - CouvertureRésumé :

« Rien ne prédestinait Alice Beausoleil et Marcel Dambre à se rencontrer. Pour que le vieil homme ouvre sa porte à la jeune femme trempée, il aura fallu une grève des transports, un GPS capricieux et un terrible orage. De leur tête-à-tête inattendu va naître ce qui ressemble à une seconde chance. Un nouveau rendez-vous avec l’existence, peu importe le temps qu’il reste…

Marcel, quatre-vingt-sept ans, vit rue du Rendez-Vous, reclus dans son atelier de bottier menacé par les bulldozers. Vendeuse en boulangerie, Alice offre son sourire à tous ceux qu’elle croise. En réalité, depuis deux ans, trois mois et quatre jours, en proie à une profonde tristesse, elle s’empêche de vivre.

À mesure que la pluie et les heures s’écoulent, le passé resurgit. Sous l’impulsion de la jeune femme qui l’écoute sans se dévoiler, Marcel raconte la guerre, sa carrière et son amour fou pour sa mère. Et s’il trouvait à son tour la clé pour délivrer Alice de son silence ? »

Coup de cœur :

Alice Beausoleil travaille comme vendeuse dans une petite boulangerie de Paris, et elle offre un grand sourire à tous le monde, alors qu’au fond d’elle-même, elle est infiniment triste et s’empêche de vivre. Un jour, une grève surprise des transports l’oblige à rentrer à pieds chez elle, sous la pluie d’un gros orage, et avec un navigateur GPS défaillant. Perdue dans une rue en plein travaux, complètement trempée, elle frappe à la porte de la maison qui semble encore habitée.
Marcel Dambre, 87 ans, bottier dans une boutique que les bulldozers sont prêts à détruire, n’attend plus rien de la vie, rongé par les remords d’erreurs du passé.
Cette rencontre inattendue va être le déclencheur dont ces deux solitudes avaient besoin : l’un pour raconter son histoire qui lui pèse énormément sur la conscience, l’autre pour l’écouter sans aucun jugement, avec bienveillance et enfin accepter sa tristesse.

Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous, et c’est exactement pour ces deux personnes que rien n’aurait du rapprocher. Pourtant, un orage, puis une nuit pluvieuse est bien décidée à les réunir. Et sur une impulsion, une demande joliment formulée, Marcel raconte un bout de son histoire à cette étrange demoiselle silencieuse, au regard attentif, qui s’excuse de tout et surtout d’exister.
Marcel se souvient de Suzanne l’amoureuse, de Nini la fille-mère qui recherchait l’amour et était incapable d’en donner à son fils, de Jean la Jaunisse l’amoureux transi de Nini, du chat Jean Gabin, de sa Mémère Georgette, de Léonce, Lucien le caniche … de toutes ces êtres qui ont compté à un moment ou un autre dans sa vie.
Et petit à petit, on découvre enfin le secret, la culpabilité qui empoisonne la tête d’Alice, et l’empêche de vivre.

J’ai été particulièrement touchée par les personnages, leur caractère, leurs défauts, leur fragilité. Solène Bakowski les décrit avec énormément d’empathie, sans jugement. En plus, l’autrice a donné une atmosphère particulière au roman, vraiment immersive, j’imaginais très facilement les lieux où l’intrigue se déroulait.
Une histoire qui mêle à la fois tristesse, histoire, fausse légèreté et tendresse.
Un jolie pépite, bouleversante, lumineuse, pleine d’humour et de délicatesse. Par moment, Alice m’a fait penser à la fantaisie d’Amélie, la mélancolie en plus.

Un livre sur les blessures du passé, la rédemption, la transmission et le bonheur d’une rencontre imprévue. Une très belle lecture !

Intensité du coup de coeur