Résumé :
« Après la guerre, dans les décombres de Berlin, Käthe et Gerd s’engagent dans la construction du monde nouveau pour lequel ils se sont battus. Ils imaginent un programme d’éducation grâce auquel les enfants des élites intellectuelles formeraient une génération d’individus supérieurs assurant l’avenir de l’Allemagne de l’Est. Mais quand Gerd rencontre Liz, une architecte américaine défendant corps et âme les valeurs du monde occidental, ses convictions commencent à vaciller…
Avec son héros tiraillé entre deux femmes, ballotté par l’Histoire, Laurent Petitmangin dessine le duel entre sentiments et idéaux, un combat éternel mené contre soi-même. »
Coup de Cœur :
Début 2022, j’ai découvert Laurent Petitmangin avec son premier roman, Ce qu’il faut de nuit, qui a remporté un beau succès critique et public ! J’avais été profondément par la douloureuse histoire de ce père et de ses fils. C’est avec beaucoup de curiosité que j’ai voulu découvrir le second roman de l’auteur, qui nous plonge dans l’Allemagne d’après-guerre. Il a eu l’intelligence de changer radicalement de décor et d’époque.
Berlin, la seconde guerre mondiale est terminée, et la ville est occupée par les Alliés. Dans les décombres encore fumantes, Käthe, jeune femme ambitieuse et froide, et Gerd, soldat blessé, unissent leurs forces pour la reconstruction de leur monde, celui pour lequel ils se sont battus pendant le conflit. Sur l’initiative de Käthe, ils créent un programme ambitieux d’éducation pour une élite : la nouvelle génération d’esprits supérieurs qui vont assurer l’avenir d’une nouvelle Allemagne. Gerd commence à vaciller quand il rencontre Liz, une jeune veuve américaine. Elle aussi est bien décidée à défendre corps et âme ses convictions du monde occidental.
A partir de ce moment-là, Gerd se retrouve tiraillé entre les deux femmes de sa vie, partagé entre ses convictions personnelles et ses idéaux politiques. Un combat de longue haleine qui guidera toute l’existence de notre personnage.
Laurent Petitmangin possède une plume très fine, sobre, et élégante. Il détaille minutieusement les nuances et les contradictions de l’âme humaine. Gerd est peu consistant, ni très attachant, pourtant au fil des pages, l’auteur décrit un homme particulièrement humain habité par ses doutes, ses failles. Il utilise des thématiques puissantes pour parler en filigrane de ce personnage : la paternité, le conflit entre les sentiments et la conviction politique. Il décrit aussi toutes les ambiguïtés, les différences entre Käthe et Liz, les deux femmes de sa vie. Avec justesse, on plonge dans l’Histoire avec un grand H, à travers les destins de ces trois personnages, l’espionnage et le contre-espionnage qui animé Berlin. Gerd doit fait un choix cornélien entre ses idéaux et ses sentiments, sur fond de Guerre Froide.
Une lecture très instructive, immersive dans un Berlin écartelé entre ses différentes parties, qui voit arriver le Mur, les fuites…
Je garde une préférence néanmoins pour son premier roman.
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