Résumé :
« « Je n’ai rien à dire. »
Mais qu’est-ce qu’elle pourrait dire, Célestine ? Quand elle est née, elle n’a pas crié. Quand on l’a confiée, bébé, à ce couple de paysans sans amour, elle n’a pas pu protester. Quand le curé du village
l’a catéchisée d’un peu trop près, elle n’a pas osé non plus…
Alors dix-sept ans plus tard, quand elle comparaît devant les assises pour mineurs, que pourrait-elle hurler pour sa défense ?
C’était une orpheline un peu trop douce. Un peu trop jolie pour ce rude coin de campagne des années soixante. Elle voulait devenir speakerine. Quoi d’autre ? Rien. Rien à dire.
Qu’importe : ce roman parle pour elle.
Le destin tragique d’une orpheline dans la France des années 60. »
Coup de Cœur :
Il y a des romans, on ne sait pas expliquer pourquoi, ils vous appellent et celui-ci en fait partie. Sa couverture, le regard de cette adolescente m’a donné envie d’en apprendre plus sur son histoire et j’ai été littéralement happée…
Le premier roman d’une autrice belge à découvrir assurément.
Célestine, 17 ans, est devant un tribunal et elle refuse de se défendre. Elle n’a jamais beaucoup parlé, elle n’a pas appris à protester. Dés son plus jeune âge, sa beauté fatale a plus été un fardeau qu’une bénédiction : le curé lui a offert un cours de catéchisme particulier et de très près, le médecin de l’école lui a demandé de garder un petit secret, les adultes comme les enfants jalousent son physique et sa tête bien remplie. Bien décidée a réaliser ses rêves, elle travaille dur à l’école afin de pouvoir quitter ce village. Ses tuteurs, un couple sans amour, l’ont élevée avec leurs moyens, avec guère d’affection même si ils désiraient le meilleur pour elle, à leur manière. Heureusement, elle peut compter sur son amie Édith puis quelques autres personnes qui l’apprécient réellement. L’arrivée d’une famille de parisiens lui offre la possibilité d’envisager un autre avenir.
Célestine est née trop jolie, au mauvais endroit : un village aux esprits étriqués et trop durs pour une enfant douce, sensible avec des rêves trop grands. A travers l’histoire, malheureusement banale, de cette enfant, l’autrice dresse le portrait des campagnes françaises des années 1960, avec la vie rurale coupée des bruits de la ville, l’arrivée de la télévision dans les foyers, les vainqueurs du Tour de France, l’assassinat de Kennedy…
Un premier roman bouleversant, entre ombres et lumières, que j’ai refermé avec une boule dans la gorge, un nœud dans le ventre, un sentiment d’injustice. La dernière page m’a profondément bouleversée, et j’en ai eu les larmes aux yeux et la colère au bord des lèvres.
Un livre coup de poing qui restera longtemps dans mes souvenirs.
Une spirale infernale qui entraînera les personnages jusqu’à la tragédie…
Il est court, 118 pages, percutant, puissant, et impressionnant !
Prenant, révoltant, marquant, un texte qui m’a touché en plein cœur !
Citations :
* Aristide avait trois passions : ses champs, sa collection de papillons et son âne, Gaspard. Une quatrième s’imposa après la mort de ce dernier : le vin rouge et ses enivrants bienfaits. Et lorsqu’il arrivait que cet alcool le prenne tout entier, Berthe avait pris pour simple habitude d’envoyer ses ronflements et ses effluves sur le divan fleuri du salon pour la nuit.
* Berthe, contrairement à son mari, n’avait qu’une seule et unique passion : le Ghota. Sans doute que celle-ci avait pris naissance dans son goût pour l’ordre établi.
* Ils s’aimaient donc de cet amour courtois afin d’atteindre la joie et le bonheur pur. Ils s’aimaient avec tendresse, passion, sensualité, respect et raison.
Et, contrairement aux adultes qui les entouraient, aucun rapport de force n’avait cours entre eux.
Les commentaires les plus récents
Les lectures de Marinette
"Je ne savais pas qu'il était maintenant dispo en poche ! :) Je ..."
Les lectures de Marinette
"Ce fut une super lecture pour moi aussi, même si ça n'a pas ..."
Les lectures de Marinette
"De l'autrice, je n'ai lu que "Quand tu ouvriras les yeux" qui m'avait ..."
Les lectures de Marinette
"Pourquoi pas ! Je lis peu de romance, ayant l'impression d'y trouver souvent ..."
La chance de sa vie, Sophie Astrabie – Les petites lectures de Scarlett
"[…] grâce au code promo de Margaud Liseuse : merci =) Je l’ai ..."