Résumé :
« Une farandole silencieuse au clair de lune accueille Fennella pour son arrivée à Wannock Manor, cette vaste demeure aristocratique où elle débutera dès le lendemain matin, à six heures, comme domestique.
Pendant ce temps, Jeanette pleure rageusement sur le cadavre d’une mouche dans une suite du Grand Hôtel de Brighton, où elle est femme de chambre.
Deux scènes de la vie quotidienne, en Angleterre, en 1947. Deux existences que tout semble séparer, dans ce pays où les différences de classe sont encore un obstacle infranchissable entre les êtres.
Fennella a perdu la parole à la suite d’un traumatisme. Jeanette est une jeune veuve de guerre qui a perdu tout espoir dans la vie. Une lettre mal adressée et une passion commune pour l’opéra vont provoquer leur rencontre et bouleverser leurs destins.
Le cheminement intérieur de deux femmes en quête d’absolu et d’émancipation, c’est ce que raconte ce roman sombre comme le monde dans lequel elles semblent enfermées, et lumineux comme l’amour qui les pousse à s’en libérer. »
Coup de Coeur :
Une très jolie découverte !!! En lisant la quatrième de couverture, je pensais découvrir un roman anglais, et pourtant c’est un roman français que j’ai entre les mains ! Un des titres précédents de l’auteur, Une faiblesse de Carlotta Delmont, m’avait déjà intrigué, puis celui-ci m’a fait fait craquer 😉
Nous suivons le destin de deux jeunes femmes après la seconde guerre mondiale, elles ont toutes les deux perdu un bout d’elle-même, elles doivent réapprendre à vivre. Fennella y a perdu la voix, son boulot, et une bonne dose de confiance en elle. Le mari de Jeanette est mort au front, depuis cette dernière est en colère contre tout, elle n’arrive pas à faire son deuil, elle n’arrive plus à vivre car elle déclare désormais ne plus pouvoir aimer personne. Elles sont toutes les deux très seules même si elles travaillent dans des « équipes ».
Jeanette écrit une lettre qui finit par tomber dans les mains de Fennella, et à partir de ce moment-là, leurs routes, qui ne devaient jamais se croiser, empruntent un itinéraire similaire. Fennella est touchée par les mots de Jeanette, sa colère, son sentiment d’injustice, elle se retrouve dans sa solitude et dans son amour pour l’opéra. Pourtant elles sont très différentes, dans leurs relations avec la vie, dans leurs caractères, …
Ces deux femmes, meurtries par la vie, recherchent sans le savoir une nouvelle manière de vivre, un nouveau but, de nouveaux espoirs … Et c’est leur rencontre qui va être cet élément déclencheur.
J’ai été charmée par l’écriture de Fanny Chiarello, tout en finesse et en douceur, avec une touche de noirceur. Elle nous emmène dans le noir des pensées de ses héroïnes avant de les pousser, petit à petit vers la lumière. Une belle histoire, plus complexe que je ne l’imaginais, assez fascinante et sensible, sur le deuil et le retour à la vie. Tout est une question de choix et de volonté !
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