De pierre et d'os - CouvertureRésumé :

« Une nuit, la banquise se fracture et sépare une jeune femme de sa famille. Uqsuralik se retrouve livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Si elle veut survivre, elle doit avancer à la rencontre d’autres êtres vivants. Commence alors, dans des conditions extrêmes, une errance au sein de l’espace arctique, peuplé d’hommes, d’animaux et de créatures.

Deux ans après Née contente à Oraibi, qui nous faisait découvrir la culture amérindienne des Hopis, Bérengère Cournut poursuit sa recherche d’une vision poétique du monde avec une oeuvre qui nous amène cette fois chez les Inuit. Roman d’aventures et de sagesse achevé au cours d’une résidence au Muséeum national d’histoire naturelle, De pierre et d’os nous offre le destin lumineux d’une femme en quête de son identité. »

Coup de Cœur :

SUPERBE !

Je crois bien que je viens de trouver une de mes plus belles lectures de la Rentrée Littéraire 2019 !

Uqsuralik, en pleine nuit, quitte le igloo familial car elle est prise de violentes douleurs au ventre : elle devient femme ! Au même moment, un énorme craquement et grosse vibration provoque une fissure de la banquise et elle se retrouve isolée de sa famille ! Son père a le temps de lui lancer une amulette, une peau roulée et un harpon qui se brise en atterrissant à ses côtés, à part son couteau en demi-lune, elle est complètement démunie. Heureusement, dans son malheur, elle a hérité de la petite chienne de son père, Ikasuk, et de quatre jeunes mâles. Tous ensemble, ils vont devoir apprendre à survivre, dans une nature hostile. Elle va puiser du réconfort dans ses croyances spirituelles et le monde chamanique de sa culture inuit.
C’est une longue marche vers la survie qui commence,un lent apprentissage de la vie, une quête initiatique pour comprendre qui elle est vraiment.

L’histoire de Uqsuralik est passionnante, profondément humaine, totalement immersive ! C’est limite un voyage ethnographique qui est offert par l’autrice, dans une atmosphère onirique et envoûtante. A travers tout ceci, elle nous raconte également la vie quotidienne, la construction de maisons en fonction des saisons, la chasse, la cueillette, la nécessité de faire des réserves, la vie communautaire, ainsi que la place de la femme dans leur société, la maternité, la solidarité et la place des traditions.
C’est un peuple qui vit au rythme des saisons, des rencontres avec les autres groupes, et à la merci des éléments : les vents, la neige, le gel, les tempêtes.
Et tout est bercé par la place des Esprits, leurs pouvoirs et l’importance des chamanes…

Un livre à la fois doux, puissant et éblouissant, qui offre une évocation magique et parfaitement réussie d’un univers inconnu. Il est dépaysant, poétique et d’une rare intensité !
La plume est épurée, parfois dure, envoûtante, poétique. L’autrice insère également quelques chants qui rend le texte encore plus fort !

Le destin d’une femme qui entraîne le lecteur de la première à la dernière page !

Un énorme Coup de Cœur pour ce roman que j’ai littéralement dévoré et qui marquera longtemps !

Je le recommande très chaleureusement !

Note liminaire au roman :

Photo Kayak Inuit

Kayak Inuit

« Les Inuits sont les descendants d’un peuple de chasseurs nomades se déployant dans l’Arctique depuis un millier d’années. Jusqu’à très récemment, ils n’avaient d’autres ressources à leur survie que les animaux qu’ils chassaient, les pierres laissées libres par la terre gelée, les plantes et les baies poussant au soleil de minuit. Ils partagent leur territoire immense avec nombre d’animaux plus ou moins migrateurs, mais aussi avec les esprits et les éléments. L’eau sous toutes ses formes est leur univers constant, le vent entre dans leurs oreilles et ressort de leurs gorges en souffles rauques. Pour toutes les occasions, ils ont des chants, qu’accompagne parfois le battement des tambours chamaniques. »

Intensité du coup de coeur