Résumé :
« « Il n’y avait pas de mots assez souples et multicolores. Les couleurs de cette nuit blanche ont réveillé en moi une palette d’espérance, bien plus que tous les amants du monde. L’hiver me sembla chaque jour plus doux, plus lumineux, plus riche en apprentissages ». Lassée par un quotidien aliénant, Anouk quitte son appartement de Montréal pour une cabane abandonnée dans la région du Kamouraska, là où naissent les bélugas.
« Encabanée » au milieu de l’hiver, elle apprend peu à peu les gestes pour subsister en pleine nature. La vie en autarcie à -40 °C est une aventure de tous les instants, un pari fou, un voyage intérieur aussi. Anouk se redécouvre. Mais sa solitude sera bientôt troublée par une rencontre inattendue… »
Coup de Cœur :
Un premier roman québécois surprenant !
C’est le bonheur de ma vie de libraire, découvrir des pépites grâce aux recommandations d’un représentant ! Je suis clairement sortie de ma zone de confort avec ce court ouvrage : à peine 116 pages !
Anouk, jeune Montréalaise, est épuisée par sa vie de citadine. Elle décide de tout quitter, et de s’installer dans une cabane loin de tout et de tous dans la région du Kamouraska, en plein saison froide, à Saint-Bruno-de-Kamouraska. Elle est «tombée sous le charme de ce nom ancestral – Kamouraska – désignant là où l’eau rencontre les roseaux, là où le golfe salé rétrécit et se mêle aux eaux douces du fleuve, là où naissent les bélugas et paissent les oiseaux migrateurs.»
L’hiver y est glacial, les lieux sans confort, et mal isolée. Son quotidien est rythmée par la survie : faire fondre de la neige pour l’eau, couper et rentrer du bois, sortir pour faire ses besoins. Et quand elle en a encore l’énergie, elle rédige ses pensées, ses idées, ses réflexions.
L’héroïne fait régulièrement des listes pour se motiver :
« Mes trois souhaits au génie de la lampe :
Des bûches qui brulent jusqu’à l’aube.
Une robe de nuit en peau d’ours polaire.
Robin des bois qui cogne à ma porte. »
L’autrice raconte une expérience incroyable, un retour aux sources, une communion avec la nature. Elle recueille un gros matou noir, et l’arrivée d’un homme, d’un rebelle va changer son regard sur la société dans laquelle elle évoluait encore il y a peu. La plume de l’autrice est minutieuse, souvent empreinte de poésie, avec plusieurs pointes d’humour.
Avec une plume minutieuse, empreinte de poésie souvent, d’humour parfois, Gabrielle Filteau-Chiba raconte l’histoire d’Anouk, une jeune femme pleine de courage et d’espoir pour l’avenir. J’ai adoré aussi les nombreuses expressions québécoises qui parcourent le texte.
Une très jolie découverte, et je serai ravie de lire le second titre de l’autrice, Sauvagine, qui bénéficie de critiques tout aussi élogieuses.
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