Hiver à Sokcho - CouvertureRésumé :

« «Il avait griffonné un buste de femme cambrée, seins nus, pieds à demi cachés par la courbe d’une fesse. La respiration de Kerrand s’est accélérée au rythme de son coup de plume. Il a fait couler toute l’encre du pot, la femme a titubé, cherché à crier encore, mais le noir s’est glissé entre ses lèvres jusqu’à ce qu’elle disparaisse.»

À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune femme rêve d’ailleurs dans une pension modeste. Chaque jour, elle cuisine pour les rares visiteurs venus s’isoler du monde. L’arrivée d’un Français, auteur de bandes-dessinées, vient rompre la monotonie de l’hiver. Ils s’observent, se frôlent, et à mesure que l’encre coule, un lien fragile naît entre ces deux êtres aux cultures si différentes, en quête d’absolu. »

Mon Avis :

Comme je vous l’ai déjà dit, je suis libraire depuis maintenant 10 ans. Cette année, j’ai décidé de m’inscrire au Prix des Libraires organisé par les éditions Folio. J’aime ce genre de challenge car ça me fait lire des ouvrages sur lesquels je ne me serais peut-être pas penché, et ma première lecture en est la preuve !

Un roman très court, à peine 146 pages, que j’ai lu d’une traite sur un dimanche.
La plume de l’autrice est très agréable : jolie, poétique, empreinte de mélancolie, d’une douceur un peu âpre. Elle nous décrit une Corée du Sud assez énigmatique, mystérieuse, limite secrète, et pourtant la culture du pays se ressent au fil des pages, grâce aux visites effectuées par les deux protagonistes.
Une histoire belle, triste et dure à la fois, d’une rencontre peu ordinaire ! Une jeune femme tiraillée entre sa mère, un amoureux égocentrique et sa curiosité pour le visiteur français. Ce dessinateur de bande-dessinées qui vient chercher l’inspiration pour son dernier album et qui va attiser la curiosité de la jeune femme qui s’ennuie.
La guerre latente qui menace les deux parties du pays revient à plusieurs reprises, elle sert de toile de fond pour expliquer l’ambiance assez froide de la petite ville portuaire.

Particulier, jusqu’à la dernière ligne : il y a beaucoup de suggestions, l’autrice fait appel à notre imagination !
La fin est ouverte, et j’en ai ressenti une certaine frustration je l’avoue…

Une découverte originale.

Prix des Libraires Folio

Intensité du coup de coeur