Juste un peu de temps - CouvertureRésumé :

« « La charge mentale. La foutue charge mentale. Qui ressemble de plus en plus à une charge explosive qu’elle ferait volontiers sauter… Quelque chose a claqué en elle. Sophie ne voulait pas rentrer, ne pouvait pas. Elle ne voulait plus de cette vie-là. Ses pieds n’avaient tout simplement pas pu prendre le chemin de la gare, ses doigts avaient d’eux-mêmes éteint son portable, et son instinct maternel — je suis indispensable, je suis coupable, ils ne sont rien sans moi — s’est mis en mode silencieux pour la première fois depuis sept ans.

Un silence absolument, pleinement, intensément reposant. » »

Coup de Cœur :

Un roman et en même temps, un formidable témoignage autour du surmenage et de la charge mentale!

Sophie a tout pour être heureuse : une jolie famille, un mari amoureux et du boulot… Pourtant, tout organiser, s’occuper des plannings de sa famille, gérer la maison, elle n’en peut plus de refléter la femme parfaite! Sophie est épuisée, à bout et pour la première fois depuis des années, elle va penser à elle, et uniquement à elle! Elle coupe son smartphone et s’offre quelques heures de liberté, de repos et d’égoïsme. Elle quitte son boulot à Rennes sur un coup de tête, laisse juste un message à son mari, Loïc, prend un train pour Saint Malo et se réserve une chambre d’hôtel pour un moment de calme, de solitude, seule avec elle-même, penser rien qu’à elle. Elle avait besoin de juste un peu de temps

Une histoire réaliste, qui sent le vécu, le cri d’une femme pour dénoncer son quotidien et celui de nombreuses autres ! Elle aime son mari, ses enfants, sa vie, c’est juste qu’elle est épuisée de tout gérer pour tout le monde, d’être le pilier, la référence…

Ce n’est pas un brûlot contre les hommes, plutôt une constatation de la situation actuelle subie par de nombreuses personnes : un clin d’œil aux autres femmes et une piqûre de rappel au hommes ! Une aide spontanée est vivement recommandée pour la bonne continuation de votre vie de couple ! Alors bien entendu, n’ayant pas d’enfant, je ne me suis pas retrouvée dans tous les points évoqués, néanmoins elle soulève des éléments intéressants. En plus de la vie de famille, l’autrice évoque aussi la place de la femme dans la société, sa possibilité d’évoluer professionnellement quand on mène de front une vie de famille.

C’est fluide, vivant, pertinent, rempli de dérision et non-dénué d’humour.

Instructif, addictif, plein de fraîcheur et franchement réussi!

Merciiiii à l’autrice d’avoir mis des mots sur ce quotidien épuisant : elle met le doigt juste où il faut !

Citations :

–  » Quand ils sont là, ils te fatiguent, mais dès qu’ils sont loin, il manque une pièce du puzzle interne. »

– « Sois nature mais avec les pores de la peau resserrés. Aime les plaisirs de la vie mais reste mince. Fais des enfants mais devient chef d’entreprise. Lève-toi tôt pour méditer mais dors huit heures pour être fraîche. Sois une maman aimante et une amante un peu chienne. Sois féminine mais pas trop genrée. Assume ton âge mais teins-toi les racines. Sois le centre de ton foyer, la muse de ton homme, la matrone pour tes enfants, la douceur pour ton mari, la dirigeante pour tes salariés, la rigolote pour tes copines, la psychologue pour tes collègues. Sois tout.  »

– « Quand on y pense, le cul, c’est comme la piscine, moins tu pratiques, moins t’as envie d’y aller. Et puis, dès que tu te laisses un peu tenter, ça te rappelle à quel point ça fait du bien, et tu te demandes pourquoi tu avais laissé tomber. »

– « Pourquoi avoir inventé Google alors qu’il existe déjà les femmes et les mères pour répondre à toutes vos questions: où sont mes habits? On fait quoi ce week-end? C’est à quelle heure le restau déjà, demain? La boulangerie, c’est ouvert jusqu’à 19 ou 20 heures? Ils sont où, mes crayons de couleur? C’est quel jour, le rendez-vous de la petite chez le médecin déjà? Tiens, la femme de ménage a dit de noter qu’on n’a plus de produit pour les vitres. Je vais faire les courses, tu me fais une liste? Il est où, mon doudou? Qu’est-ce que je ne devais surtout pas oublier, déjà? (La meilleure, celle-là). »

Intensité du coup de coeur