Maria Vittoria - CouvertureRésumé :

« 1923, dans un hameau perdu au cœur des Dolomites. Maria Vittoria est une jeune femme belle et discrète. Quand son père désigne pour elle son futur époux, Maria s’incline, et bientôt le couple fonde un foyer et ouvre un magasin. Or l’ombre du fascisme et la menace de la guerre pourraient bien rompre l’équilibre et séparer les familles.
Entre amour et haine, jalousie et générosité, foi et raison, Maria devra choisir son destin. Au prix, parfois, d’immenses sacrifices…

Avec Maria Vittoria, Elise Valmorbida livre un sublime portrait de femme et nous donne à voir le visage authentique d’une Italie Méconnue.
Une saga poignante, en cours de traduction dans sept pays, qui n’est pas sans rappeler Suite française d’Irène Némirovsky ou encore La Bicyclette bleue de Régine Deforges. »

Coup de Cœur :

Vous avez du remarquer que j’apporte un regard très attentif aux jeunes éditions Préludes, j’aime énormément leur catalogue qui offre des petites pépites, beaucoup de diversité et dénichent de nouveaux auteurs très prometteurs ! Pour cette rentrée littéraire, ils ont publié un magnifique portrait de femme en Italie!

Maria Vittoria est une victime collatérale de la Première Guerre Mondiale, elle a 25 ans et elle n’est toujours pas mariée car de nombreux jeunes hommes sont décédés au cours du conflit, et d’autres sont revenus mutilés. Son père va lui choisir (sous-entendre la vendre) un époux vigoureux, en bonne santé, et travailleur, Achille. C’est inespéré car elle est déjà « vieille » pour l’époque, heureusement elle est jolie, en bonne santé, chrétienne, respectueuse de l’Eglise et dure à la tâche. Comme toute jeune fille bien élevée de l’époque, elle va se soumettre aux décisions familiales et suivre son mari. Ils vont rapidement fonder famille et après quelques années, ils ont racheté un magasin. A force d’un travail acharné, ils se créent un foyer confortable, avec de beaux enfants, et un train de vie plutôt confortable. Malheureusement le fascisme rode, les traîtres se dessinent et une nouvelle guerre se profile à l’horizon : le fragile équilibre risque de s’effondrer à tout moment !

A travers le destin mouvementé de Maria Vittoria, une femme ordinaire, l’autrice nous plonge au cœur de l’Italie, de ses traditions, de ses croyances, de la naissance du fascisme, de l’arrivée de la guerre. Elle nous raconte les maladies, la peur, la traîtrise qui vont gangrener le pays pendant le conflit.
Notre héroïne et sa famille vont vivre le conflit de plein fouet, elle devra faire des choix impossibles, se battre au quotidien pour les siens ! Chaque décision est lourde de conséquences, surtout dans les milieux ruraux où tout est soumis à des commérages !
Maria est une femme incroyable, simple, peu éduquée, prisonnière de son éducation et de son époque, pieuse avec ses qualités et ses défauts, humaine en un mot !

L’histoire est très bien menée, sans surenchère, juste, et les personnages sont criants de vérités. Il y a un vrai souci du détails dans la description des lieux, des tâches, des événements politiques et historiques ! Une lecture enrichissante !

La plume Elise Valmorbida est âpre, efficace, limite aride, elle donne un style, une grande force narrative au livre et lui offre une belle qualité littéraire.

Un roman riche, passionnant, et émouvant !

Citations :

– « Elle n’a versé que quelques larmes pour les deux bébés qu’elle a perdus. Elle n’avait pas le temps, trop de travail. »

– « Comme les enfants et les animaux, les femmes doivent être dressées ; c’est dans l’ordre des choses. Il fouette son âne, corrige ses fils à coups de ceinturon, tape sur sa femme. »

– « Tu peux me croire : je sais ce que les hommes ont dans le crâne et comment ils se comportent, ils te disent ce que tu as envie d’entendre pour parvenir à leurs fins. Si tu crois que c’est de l’amour, tu te trompes : c’est de la bestialité. Ensuite, ils ne te respectent plus, ils te traitent en pays conquis, comme une moins que rien. Pire qu’une esclave. »

Intensité du coup de coeur