On dirait des hommes - CouvertureRésumé :

« La juge d’instruction Dominique Bontet a la réputation de ne jamais clore un dossier avant la fin du délai légal. Les victimes méritent cela : face à leurs vies brisées, elle doit leur accorder jusqu’à la dernière seconde.
Le dossier qui est aujourd’hui sur son bureau lui parle de Gabi et de ses parents, Anna et Thomas. De cette soirée où le petit garçon a couru sur la jetée et buté sur un anneau d’amarrage, de sa chute dans des eaux sombres, de son père impuissant face aux vagues. Entre les lignes, elle lit la blessure infinie de la perte, les fissures d’un couple, la culpabilité d’un homme à n’avoir pu sauver sa famille. C’est un drame tragiquement simple : juste un accident. Pourtant, elle n’arrive pas à conclure. Chaque jour des femmes viennent dans son bureau réclamer de l’aide et elle aimerait que pour une fois un père soit un héros. Et puis elle l’a appris, les histoires simples, ça n’existe pas.
Alors, elle va tout reprendre. »

Coup de Cœur :

Merci beaucoup à mon représentant pour le conseil, il est vraiment excellent ce roman !

La juge d’instruction Dominique Bontet en charge de l’instruction est réputée pour être tenace, elle manifeste le plus grand respect aux victimes, et elle est prête à tout pour découvrir la vérité. Un dossier lourd émotionnellement traîne sur son bureau : il y a onze mois, Gabriel, dix ans, s’est noyé tragiquement, en promenade avec son père sur le port en soirée. Il a trébuché sur un anneau d’amarrage et il est tombé dans l’océan, dans les vagues déchainées. Son papa, Thomas, a plongé mais il a été incapable de le récupérer. Avant de clôturer ce dossier qui arrive au terme de son délai légal, elle désire recevoir une dernière fois les parents en plein processus de deuil, la mère décline l’invitation, trop éprouvée pour revivre encore une fois le déroulé du drame. Sa rencontre avec le père endeuillé éveille un soupçon, un malaise, une forme de doute, et elle décide de tout réexaminer.
En parallèle, elle reçoit la plainte d’Iris : elle accuse son mari, Patrice, de violences conjugales, un cas bien plus concret et tout aussi compliqué à gérer. Elle a besoin de preuves pour inculper le coupable, et la victime s’est défendue…
Qu’est-ce qui lie ces différents protagonistes?

Un roman noir malaisant, qui joue en permanence sur la perception des choses par les différents protagonistes. Chacun a sa vision de la vérité, ses ressentis sur son existence. L’auteur décortique leur psychologie, leurs remises en question, leurs peurs, leurs inquiétudes, et analyse la portée de leur réussite et échecs sociaux. Une tragédie en trois parties pendant lesquelles on découvre les sentiments qui animent les personnages : loyauté, chagrin, culpabilité, jalousie, ainsi que les compromis, les interrogations, les illusions pour ne pas voir la réalité que l’on refuse de voir en face.
Au fil des chapitres, une tension s’installe sans comprendre pourquoi, surtout à l’arrivée de ce second couple qui ne semble avoir aucun enjeu. Pourtant, un lien mystérieux se crée, instillant la suspicion, dans l’esprit du lecteur…
La fin m’a littéralement scotchée en nous rappelant de ne pas nous fier aux apparences. L’auteur, grâce à la multiplication de points de vue, offre un récit nuancé, précis, complexe et attentif aux détails du quotidien.

Une lecture percutante !

Intensité du coup de coeur