Peau d'homme - CouvertureRésumé :

« Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s’affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l’amour et la sexualité.

La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ?

À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour. »

Coup de Cœur :

Hubert est un auteur de bande-dessinée qui m’a déjà séduit à plusieurs reprises avec sa trilogie Beauté et son petit bijou Monsieur désire, je n’ai donc pas hésité à découvrir ce qui se révèle être son ultime oeuvre car il est décédé en février…

Présentation du fiancé à la famille de Bianca

Présentation du fiancé à la famille de Bianca

Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, jeune fille de bonne famille, est fiancée par ses parents à un bon parti, le jeune et beau Giovanni, elle a de la chance en soi. Si elle accepte la décision, elle est néanmoins déçue d’épouser un homme qu’elle ne connaît pas. Alors qu’elle passe les jours précédents ses noces chez sa tante, cette dernière lui révèle le secret des femmes de la famille, détenu depuis plusieurs générations : une « peau d’homme » qui permet à celle qui l’enfile, de devenir Lorenzo, un magnifique jeune homme avec tout les attributs masculins. C’est ainsi qu’elle va découvrir le monde réel, la vie des hommes loin des contraintes féminines, apprendre à connaître son fiancé, découvrir la sexualité ! Grâce à ce subterfuge, elle dépasse les limites imposées par sa conditions de femme, la morale, la religion ! Et n’oublions pas Giovanni, le fiancé par qui tout commence, il a une place très importante aussi !
L’intrigue se déroule au moment de l’Inquisition, une époque où la religion prend de plus en plus de place dans la Société, et elle impose sa bienséance morale en excluant le corps des femmes, le sexe, le plaisir… Elle s’exprime à travers le frère de Bianca, un prêtre devenu un prédicateur extrémiste. Un clin d’oeil explicite à Savonarole de Florence.

La marraine de Bianca lui présente Lorenzo

La marraine de Bianca lui présente Lorenzo

A travers cette histoire, les auteurs dénonce les travers de l’histoire, de la religion, l’étroitesse d’esprit, le rigorisme rétrograde, les nombreuses injustices dont furent victimes les femmes et toutes les personnes ne se conformant pas aux normes imposées par la société. Ils posent aussi la question de l’Amour, du droit à la sexualité qui nous correspond et au plaisir, à la noblesse d’âme et de cœur, au courage d’assumer ses actes et ses paroles !

C’est raconté avec intelligence, sensibilité et humour ! Il y a une belle leçon de tolérance dans le récit, qui revient aussi sur le fanatisme qui provoque frustration chez certains, et surtout beaucoup de bêtises chez la majorité. Un peu comme un conte, et le titre est un joli clin d’œil au Peau d’âne de Charles Perrault.

Le dessin est splendide, fin, et précis ! Certaines pleines pages sont un vrai régal pour les yeux, dans le souci du détail dont le dessinateur à fait preuve ! Ils sont joliment colorés, les visages très expressifs et les décors rappelle l’Italie de l’époque.

Un conte cruel à la fois merveilleux, libertin et avec une touche érotique !

Cette bande-dessinée est à nouveau une pleine réussite : un vibrant plaidoyer défendant les femmes et la liberté d’aimer ! Il met en avant l’homosexualité, le droit à la différence, l’égalité des sexes !

Une incroyable pépite !

Intensité du coup de coeur