Sale gosse - CouvertureRésumé :

« Wilfried naît du mauvais côté de la vie. Sa mère, trop jeune et trop perdue, l’abandonne. Il est placé dans une famille d’accueil aimante. À quinze ans, son monde, c’est le foot. Il grandit balle au pied dans un centre de formation. Mais une colère gronde en lui. Wilfried ne sait pas d’où il vient, ni qui il est. Un jour sa rage explose; il frappe un joueur. Exclusion définitive. Retour à la case départ. Il retrouve les tours de sa cité, et sombre dans la délinquance. C’est là qu’il rencontre Nina, éducatrice de la Protection judiciaire de la jeunesse. Pour elle, chaque jour est une course contre la montre ; il faut sortir ces ados de l’engrenage. Avec Wilfried, un lien particulier se noue.

D’une plume hyper-réaliste, Mathieu Palain signe un roman percutant. Il nous plonge dans le quotidien de ces héros anonymes et raconte avec empathie une histoire d’aujourd’hui, vraie, urbaine, bouleversante d’humanité. »

Coup de Cœur :

Je suis libraire depuis une dizaine d’année, et tous les ans, la Rentrée Littéraire est un moment de travail intense : des centaines d’ouvrages paraissent, et derrière les auteurs connus qui sortent leur nouveau livre à ce moment-là, il y a des petites pépites qui essayent de se faire une place. Cette année, j’en ai déjà découvert trois, et aujourd’hui je vous propose de découvrir un primo-romancier très prometteur ! J’ai littéralement dévoré son roman !

Sale gosse est un roman fort sur une problématique toujours plus compliquée, et qui ne s’arrange pas avec les années qui passent : la délinquance juvénile !
L’auteur s’est inspiré de la vie de son père et de ses collègues, éducateurs dans une PJJ, ainsi que de son immersion personnelle dans la PJJ d’Auxerre, avec pour but d’écrire un article, qui s’est finalement transformé en ce premier roman qui m’a profondément touché !

On découvre le parcours de Wilfried, un enfant placé en famille d’accueil à l’âge de 8 mois, tout s’y passe vraiment bien, ses tuteurs sont un couple qui le considère comme leur propre fils, ils l’entourent d’attentions bienveillantes et de beaucoup d’amour.
Mais l’adolescence est un moment compliqué à gérer, surtout quand on ne connaît pas ses racines. Alors qu’il a intégré un club professionnel pour jeunes footballeurs, il est incapable de gérer sa colère, et frapper un autre jour. Il est alors exclu et il doit retourner dans sa cité, auprès de sa parents d’accueil. Il se sent compris, n’arrive pas à exprimer ses frustrations et ses questions. Une violence va naître dans sa tête, et il va entrer dans une spirale infernale qui va finir pas l’entraîner dans la délinquance, ses dérives et ses conséquences…

A travers son histoire, on rencontre ces assistants sociaux, ces psys, ces juges, ces éducateurs qui essayent d’aider ces jeunes avant que ça ne soit trop tard, à leur ouvrir les yeux sur le triste avenir qui s’ouvre à eux si ils ne changent pas de direction ! L’auteur va s’attacher aux pas de Marc et surtout de Nina, deux éducateurs qui vont s’occuper de ce jeune garçon en perdition.

Une histoire réaliste, parfois glaçante, souvent triste, et avec pourtant des moments d’espoir! Cet espoir, cette volonté qui anime ces hommes et ces femmes qui se consacrent au bien-être de ces jeunes en perdition…
Un récit brut qui évite les clichés, et qui ne tombe ni dans le pathos ou le misérabilisme, il préfère nous faire rencontrer des jeunes écorchés vifs et des adultes qui font de leur mieux pour qu’ils s’en sortent. Si l’histoire de Wilfried n’est pas réel, on sent clairement qu’elle est inspirée des nombreuses rencontres faites par l’auteur, son père et ses collègues.

Poignant, sincère, authentique et percutant !

A lire !!!

Citations :

– « Plus tard, on m’a expliqué que tu répétais ce que tu avais connu, et qu’on ne peut pas éduquer quand on n’a pas reçu d’éducation. »

– « Les enfants, pour les faire jouer ensemble, il faut les comprendre. Vous devez savoir ce qu’ils ont dans les yeux. Sans la confiance, vous n’arriverez à rien. »

– « Je ne viens pas vous faire la morale mais, s’il vous plaît, n’oubliez jamais que les dés jetés à la naissance ne sont pas une fatalité. Il y aura des mains tendues. Soyez assez modestes pour les saisir. »

Intensité du coup de coeur