Valentine ou la belle saison - CouvertureRésumé :

« À 48 ans et demi, divorcée et sans autre travail que l’écriture d’un manuel sur la sexualité des ados, Valentine décide de s’offrir une parenthèse loin de Paris, dans la vieille demeure familiale. Là-bas, entourée de sa mère Monette et du chat Léon, elle espère faire le point sur sa vie.
Mais à la faveur d’un grand ménage, elle découvre une série de photos de classe barbouillées à coups de marqueur noir. Ce mystère la fait vaciller, et quand son frère Fred débarque, avec son vélo et ses états d’âme, Valentine ne sait vraiment plus où elle en est.
Une seule chose lui semble évidente : elle est arrivée au terme de la première moitié de sa vie.
Il ne lui reste plus qu’à inventer – autrement et joyeusement – la seconde. »

Coup de Cœur :

Il y a quelques temps déjà, j’avais découvert et été séduite par la plume de l’autrice dans son roman à quatre mains, écrit avec Jean-Claude Mourlevat, Et je danse aussi. Ce roman fut l’occasion de retrouver sa plume dans un roman à destination des adultes, et je sais déjà que j’ai très envie aussi de lire un de ses livres à destinations des plus jeunes.

Valentine est à un tournant de son existence : divorcée, au chômage, elle a besoin de faire le point. Sur un coup de tête, après une révélation fracassante de son ex-mari, elle décide de retourner dans sa maison natale, en Corrèze voir sa mère, Monette, et son chat Léon. Elle se sent perdue, elle n’avance pas dans l’écriture de sa commande… Alors qu’elle décide de faire un peu de rangement, elle retrouve ses anciennes photos de classe. En farfouillant dedans, elle fait une surprenante découverte: un élève a été consciencieusement effacé sur toutes, entièrement recouvert de marqueur noir !
C’est alors que son frère, Fred, lui aussi dans un moment difficile de son existence, vient la rejoindre. Il a quelque chose à lui annoncer, et cette révélation va complètement la bouleverser. Avec son aide, et celle d’amis d’enfance, Valentine va se replonger dans ses souvenirs, et se rappeler des événements qu’elle avait occulter depuis longtemps. Tout ceci va profondément la perturber : comment réussir à garder le cap et à avancer quand on a l’impression que toute sa vie est balayée par les événements du passé?

Une histoire tout en finesse, sur les racines familiales, les non-dits, les liens fraternels, l’amitié, la puissance des souvenirs…
Valentine est une femme très attachante, elle ne veut pas baisser les bras et se laisser surmonter par ces accumulations d’événements, elle a juste besoin de temps pour digérer le tout, se retrouver et se réapproprier sa vie.
Fred, le grand frère, est tout aussi touchant ! Sa vie aussi part en vrille, et ces quelques avec Valentine vont leur permettre de renouer des liens fraternels, d’avoir des discussions depuis trop longtemps reportées, et lui donner la force de prendre certaines décisions. Sous des aspects bourrus, il s’inquiète pour sa sœur, il ne savait juste pas comment lui dire.

La plume de l’autrice est pleine de bienveillance et de tendresse pour ses personnages, elle les accompagne dans le chemin du bonheur avec dynamisme et fluidité, il n’y a pas de temps à perdre, ni pour les personnages, ni pour les lecteurs !

Un roman faussement doux, fluide, optimiste, sur les racines familiales, les liens fraternels, l’amitié !
Et sur une nouvelle vie qui peut commencer à tout âge : il suffit de vouloir rebondir et de savoir bien s’entourer !

Citations :

– Valentine déclare : « Moi qui croyais être née dans une famille normale », Fred lui répond «Elle est normale, justement. Tu en connais beaucoup, des familles où tout le monde s’aime, se parle sans hypocrisie ni jalousie, et ne cache rien à personne ? »

– Léon pénétra le premier dans la cuisine avec son allure de président du conseil. Le poil propre, la moustache fournie, il ne lui manquait qu’une paire de lunettes rondes pour ressembler définitivement à Blum, son homonyme humain. Il fit le tour de la table, vint se frotter contre les jambes de Valentine, puis sauta sur une chaise. »

– « – Allez viens. ça ira mieux quand tu auras englouti ton assiette de pâtes.
– Tu crois?
– Parfaitement. La faim est un état dépressif. C’est connu. L’antidépresseur t’attend sur la table. Avec un verre de vin. »

Intensité du coup de coeur