Résumé :
« J’ai fixé les yeux de celui qui me demandait de le suivre jusqu’au bout du monde. J’y ai vu la rivière, le lac long et, au milieu, moi et ce jeune homme aux larges épaules et au regard confiant.
Almanda a 15 ans quand elle tombe amoureuse de Thomas, jeune Innu de l’immense lac Pekuakami. Orpheline québécoise d’origine irlandaise, elle quitte les siens pour le suivre dans cette existence nomade, brisant bientôt les carcans imposés aux femmes autochtones pour apprendre la chasse et la pêche. Ancré dans une nature omniprésente, sublime et très vite menacée, son destin se mêle alors à celui, tragique, d’un peuple ancestral à la liberté entravée. »
Coup de Cœur :
Un tout grand merci à mon représentant d’avoir insisté pour que je découvre ce roman, même avec quelques mois de retard, et j’en suis vraiment heureuse, c’est un beau coup de cœur !
Une excellente lecture et en même temps, elle m’a brisé le cœur !
Almanda, 15 ans, épouse Thomas, un jeune Innu originaire du Lac Pekuakami. Avec lui et toute sa famille, elle découvre un autre mode de vie, nomade, vivant de la chasse, de la pêche, de la trappe, du commerce des peaux, le tout en harmonie avec la nature. Elle apprend à l’admirer, à la respecter et à la remercier pour ses nombreux bienfaits. Elle découvre aussi la vie en famille (elle est orpheline, d’origine irlandaise et ayant été recueillie par son oncle et sa tante), la chaleur humaine, la solidarité entre personnes du même clan, et surtout l’amour inaltérable de son mari.
Malheureusement, c’est aussi l’époque où l’homme blanc dévaste la nature dans le seul but de faire du profit, d’accumuler les richesses sans aucun respect pour les traditions des autochtones, leurs attachements aux lieux sacrés, leur mode de vie nomade. Petit à petit, ils perdent leurs libertés, leurs valeurs, leurs coutumes, et une partie de leur raison de vivre.
Un texte puissant, un hommage très émouvant de l’auteur à sa grand-mère, ses racines, à la communauté Innue. Il dénonce les injustices, les abus, les tragédies qui ont émaillé leur vie, dans le seul but d’accumuler plus de richesse de la part des colons. C’est aussi un vraie voyage au cœur des richesses de la nature sauvages, des traditions innues, d’un mode de vie bien plus simple et complètement différent de celui d’aujourd’hui.
La plume est immersive, poétique, et élégante malgré la dureté de nombreuses scènes. On s’attache à cette femme, sa nouvelle famille, sa descendance et on se révolte devant le traitement auquel ils sont soumis injustement !
C’est dur et révoltant, et en même temps, certains passages sont de magnifiques hymnes à la nature. Tout est là : la plume, la sensibilité, l’hommage, les descriptions et un profond amour pour la culture Innue ♥️
Un vrai coup de cœur !!!
Un roman qui m’a inévitablement fait penser à Jeu Blanc de Wagamese, Taqawan de Éric Plamondon et à Pour l’honneur de tous les miens de Amanda Skenandore.
Citations :
* Venir me réfugier au lac, comme ce matin, m’apaise, car il me rappelle qui nous avons été et qui nous sommes toujours. le vent de l’est porte les parfums du Péribonka. Tant que cela existe dans mon cœur, cela vit encore.
* J’arrivais d’un monde où l’on estimait que l’humain, créé à l’image de Dieu, trônait au sommet de la pyramide de la vie. La nature offerte en cadeau devait être domptée. Et voilà que je me retrouvais dans un nouvel ordre des choses, où tous les êtres vivants étaient égaux et où l’homme n’était supérieur à aucun autre.
* Partout où il existe, les êtres humains aiment le printemps. Après des mois sans lumière, ils ont l’impression de renaître.
* Chaque culture possède ses rites. Mais peu importe la couleur de leur peau ou leur origine, manger offre aux humains une occasion de rassemblement et de partage.
* L’amour est une chose que tous comprennent, peu importe la langue dans laquelle il s’exprime.
* Mes enfants sont nés dans le bois. Mes petits-enfants ont grandi dans la réserve . Les premier ont reçu leur éducation en territoire, les seconds, au pensionnat. En en revenant, les enfants s’exprimaient en français. Les pères blancs leur interdisaient de parler l’-innu-aimun et punissaient même ceux qui le faisaient. Un autre pont a été coupé entre les générations. Ils ont pensé qu’en les dépossédant de leur langue, ils en feraient des Blancs . Mais un Innu qui parle français reste un Innu. Avec une blessure de plus.
Sacha
23 juin 2023 — 8 h 36 min
Oh, cette chronique donne envie, en particulier avec les vacances qui approchent et qui se prêtent si bien aux lectures « nature »!`À propos d’Innus, j’avais beaucoup aimé « De pierre et d’os » de Bérangère Cournut qui nous immergeait dans la vie polaire et dans l’intériorité si riche des habitants de cette région hostile.
Scarlett21
24 juin 2023 — 20 h 36 min
Oui, ce roman aussi était vraiment puissant !
GARCION Graziella
23 juin 2023 — 17 h 34 min
J avais adoré ce roman , très émouvante histoire , magnifique
Scarlett21
24 juin 2023 — 20 h 37 min
Magnifique, émouvant et puissant !
Une lecture qui ne peut laisser indifférente !