Résumé :
« En 1933, Thomas Mann quitte Munich pour un voyage d’agrément en Suisse, avec sa femme Katia et les petits. Pendant ce temps, dans la patrie, le monde s’écroule. C’est le début de l’exil… Un exil d’abord résigné, jusqu’à ce jour de février 1936 où Thomas Mann se résout à condamner publiquement le régime nazi dans une lettre qu’il destine au Neue Zürcher Zeitung.
Lorsque le roman s’ouvre, Thomas Mann pénètre dans l’enceinte du journal pour remettre la lettre à son ami Korrodi, mais ce dernier est souffrant et la publication retardée de trois jours. Trois longs jours durant lesquels le doute va s’emparer de lui. Peut-on continuer à être un écrivain lorsqu’on a perdu la reconnaissance de sa patrie, de ses lecteurs ? En tant que père a-t-on le droit de mettre en péril la vie des siens ? Mais en tant qu’homme et citoyen, « lorsqu’on hait le mal de toute son âme, on devra dire adieu au pays natal »… »
Coup de Coeur :
Cette Rentrée Littéraire 2014 ne me déçoit vraiment pas cette année : il y a vraiment une belle sélection, de jolies découvertes, et de vraies pépites !
Ici je partage avec vous, une jolie découverte germanique, la deuxième si je ne me trompe pas 😉
C’est un premier roman surprenant qui m’a très agréablement surpris !
J’avoue que je n’ai jamais lu d’ouvrages écrits par Thomas Mann, et après cette lecture, j’ai bien envie de me lancer dans un de ses titres ! Si quelqu’un en a un à me proposer, je suis ouvertes à toutes suggestions 🙂
L’auteur nous décrit les trois jours qui ont terminé de bouleverser la vie de Thomas Mann après son exil en Suisse suite à la montée au pouvoir d’Hitler en Allemagne. Ce grand écrivain a écrit une lettre qui doit être publiée trois jours plus tard, il hésite, remet en question cet affront direct avec le nazisme. Il va réfléchir, avoir d’énormes doutes, il consigne tout ça dans son journal intime. On y apprend également son homosexualité latente, ses relations avec sa femme Katia et ses enfants. L’auteur réussit à nous décrire avec finesse, délicatesse et émotions la détresse d’un homme vieillisant qui a perdu ses repères et ses habitudes dans son exil.
Beaucoup de mélancolie et de tendresse dans ce court ouvrage, un bel extrait biographique que l’auteur a soigneusement documenté, j’y ai bien ressenti l’époque qui n’était qu’un prélude aux horreurs à venir.
Petit plus : la littérature doit-elle être politique ou pas? Une réflexion que ce roman m’a laissée …
Citation :
« Avec un frisson, il avait repensé à cette parole prophétique de Heine : ce n’était qu’un prélude, là où l’on brûlait des livres, on finissait par brûler des gens. »
Melleaurel
21 novembre 2014 — 17 h 55 min
Je note ce roman pourrait me plaire ! 😉
Scarlett21
21 novembre 2014 — 19 h 06 min
Il mérite qu’on s’y attarde 🙂