Résumé :
« « Aujourd’hui, le 10 juillet 1674, par ordre du bailli et des échevins de Limbricht, vous êtes arrêtée pour suspicion de sorcellerie ou magie noire. »
Enfermée sans plus d’explications, Entgen Luijten ne peut compter que sur elle-même : elle n’a plus de famille et sait que personne ne se lamente sur son sort. Parce qu’elle préfère se rendre au bois qu’à l’église, parce qu’elle connaît le pouvoir des plantes qui soignent, parce qu’elle est un peu trop libre, elle a toujours fait jaser dans son village reculé de la campagne néerlandaise.
Dans l’attente de son procès, la voilà réduite à compter les jours dans l’étroit et glacial cachot du baron Van Breyll qui est prêt à tout pour obtenir des aveux spectaculaires. Mais malgré les fenêtres étriquées de sa cellule, Entgen se souvient des premières lueurs de l’aube qui embrasent l’horizon et de la lande qu’elle parcourait en compagnie des siens. Et si elle respecte la puissance de la nature, elle ne se soumettra pas à l’autorité du châtelain et compte bien faire entendre sa voix. Même si cela doit être la dernière fois.
Inspiré de faits réels, La Sorcière de Limbricht offre une fascinante réécriture féministe de la chasse aux sorcières, portée par une plume puissante et sensorielle. »
Coup de Cœur :
Un tout grand merci aux Editions Charleston pour votre confiance !
Ce roman est le premier de leur nouvelle collection Les ailleurs, lancée pour leurs dix ans !
Quelle excellente lecture !
XVIIème siècle, Limbricht, petite ville indépendante aux Pays-Bas.
Entgen, 74 ans, est arrêtée pour suspicion de sorcellerie ! Elle est tout de suite enfermée dans un des sombres cachots du château. Solitaire, et peu appréciée par la majorité des villageois, elle sait qu’elle ne compter que sur elle-même. Trop libre, trop indépendante, avec sa manière de dire la vérité sans langue de bois, sans se soucier des conséquences et du regard des autres, elle s’est encore plus isolée des autres avec ses connaissances des plantes et des nombreux bienfaits de la nature. Sûre de son innocence, révoltée par le traitement imposé aux femmes, elle refuse d’avouer quoi que ce soit qui l’incriminerait elle ou d’autres personnes. Elle se réfugie dans ses souvenirs, elle raconte sa vie, ses choix et tout ce qui l’a amenée à se retrouver accusée. En 1630, sa famille vient s’installer à Limbricht. Elle a été élevée par une mère obnubilée par sa foi chrétienne, et qui lui a laissé prendre soin de son petit frère et de sa petite sœur. Heureusement, elle a aussi eu une grand-mère qui lui a raconté la nature, les plantes, et elle a tout de suite été fascinée par ses récits. Elle apprends les noms, la préparation de nombreuses décoctions pour aider ou soulager, tant les humains et que les animaux. Elle sait reconnaitre les signes envoyé par le ciel, les animaux, la lune… Et pour certains esprits bornés, ca s’apparente à des rites sataniques. Contre l’avis de sa mère et des gens du village, déjà âgée de 30 ans, elle se marie, et elle prend en main la gestion de la ferme de son époux. Elle ne se laisse pas déstabiliser, elle marchande, elle n’a pas peur de s’affirmer et d’assister à des réunions soi-disant réservées aux hommes.
Entgen fait preuve d’une force de caractère impressionnante et elle ne dévie jamais de sa ligne de conduite. Elle a subi des interrogatoires scandaleux, des sévices effroyables soi-disant au nom du Christ.
Une histoire fascinante, un destin tragique, une immersion douce-amère dans le quotidien d’un village fermier à l’état d’esprit étriqué par la noblesse et surtout par les sermons de l’Eglise. Certains passages sont profondément révoltants d’injustice et d’une cruauté épouvantables. Grâce à une narration à la première personne, Susan Smit a créé un vrai sentiment de proximité avec Entgen. Elle est généreuse, elle a aidé plusieurs personnes, et ce sont des interprétations biaisées par la peur, la malhonnêté, le puritanisme qui l’amène à être jugée pour avoir été elle-même et avoir vécu à sa guise. Comme toujours à l’époque, être une femme, être libre, être intelligente, c’était interdit … Et l’Homme a toujours fait preuve d’une imagination sans nom pour faire souffrir ses semblables.
J’ai été profondément touchée par son sens aigu de l’honneur, sa volonté infaillible de laver sa réputation, de n’emporter personne avec elle dans ces accusations injustes et infondées.
Un profond hommage à toutes ces femmes injustement condamnées, torturées, sacrifiées pour avoir tout simplement vécus comme elle l’entendait et fait profiter des bienfaits de la nature aux autres.
Un récit poignant, féministe, engagé, l’histoire d’une femme qui a refusé d’avouer des mensonges tout en sachant ce qu’elle risquait !
Une lecture que je recommande vivement !
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