Le partage des mondes - CouvertureRésumé :

« Septembre 1940.
Le Blitz ravage Londres.
Alors que les sirènes annoncent une nouvelle attaque allemande, Mary, une enfant perdue au coeur du chaos, croise la route d’Isaac, un jardinier de Kensington. Réfugiés dans le métro, il l’aide à oublier la violence humaine en lui improvisant un conte, L’histoire de l’arbre aux mille couleurs.

Pour elle, il devra réapprendre à vivre, à croire, à rêver. »

Mon avis :

Un beau gros roman graphique de 240 pages !

Septembre 1940, Londres est ravagé par les bombardements quasi quotidien de la Luftwaffe. Dés que les sirènes se mettent à crier, la population a moins de vingt minutes pour aller se réfugier dans les abris. Isaac, un ancien jardinier de Kensington, a vu sa vie voler en éclats quand son épouse Eva à succomber sous une de ces bombes. Son existence sera bouleversée une seconde fois quand il croise la route de Mary, une enfant perdue, revenue des campagnes où elle avait été envoyée et qui s’est égarée à la gare. Au milieu du chaos, du vacarme des sirènes, il prend la gamine sous sa protection et ils se réfugient dans le métro. Effrayé par le tumulte, le bruit, les cris, les détonations, Isaac va tout faire pour la réconforter. Il commence à inventer un conte merveilleux qui les emmène dans un univers magique, plein de vivacité : L’histoire de l’arbre aux mille couleurs. Pour elle, grâce à elle, il réapprend à voir la vie en couleurs, à rêver, à imaginer un avenir différent malgré le quotidien dans un Londres dévasté qui vit sous la menace permanente des allemands. Pendant quelques jours, ils vont partager leur quotidien, le temps de retrouver la famille de Mary, car l’étiquette autour du cou de l’enfant a été partiellement effacée, il manque l’adresse exacte de sa maison. La petite fille fait preuve d’une imagination débordante, et elle participe, sans le savoir à l’élaboration du conte, transformant notamment le personnage principal en une héroïne !

Un album doux, sensible sur le pouvoir de l’imagination, né de la rencontre imprévue entre un vieil homme en plein chagrin, et une enfant perdue mutine, pleine de fantaisie, d’innocence et de naïveté. Il devient par procuration une sorte de grand-père pour Mary, dans une période tragique de l’histoire mondiale. Une histoire sur la résilience, la vie, l’entraide et le deuil.

Le dessin est superbe, il retrace avec sensibilité, les horreurs subies par les londoniens, et magnifie le conte inventé par Isaac pour oublier un instant la dureté de la guerre. La colorisation au lavis et au pastel sont d’une grande douceur, et apporte beaucoup d’humanité aux personnages.

Une jolie découverte, pleine d’émotions, et un bel hommage au courage de la population londonienne.

Intensité du coup de coeur