Oublier les fleurs sauvages - CouvertureRésumé :

« Dans la famille Haddad, on sait qu’il faut beaucoup de courage et de détermination pour échapper à un destin que l’on n’a pas choisi. C’est ainsi que les parents ont élevé leurs sept enfants ; mais des quatre filles, c’est sur l’espiègle et intelligente Amal que leurs espoirs reposent : elle ira faire ses études en France, horizon lointain qui la fait rêver depuis toujours. Jusqu’au jour où la jeune fille croise la route du beau Youssef aux yeux vairons, un homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer…
Des rues d’un pays coloré et instable aux pavillons de la banlieue de Nancy, de la chaleur du Liban aux hivers froids de l’Est de la France, après bien des obstacles, entre extase et violence, Amal connaîtra le goût amer de l’exil mais aussi celui, infini, de la liberté.

Inspiré librement de son histoire familiale, Céline Bentz raconte à travers une quête émouvante l’histoire hors du commun d’une femme déchirée entre deux pays. Un premier roman remarquable, porté par une écriture énergique et habitée, qui est aussi un magnifique hommage au Liban. »

Coup de Cœur :

Pour ma troisième lecture de la Rentrée Littéraire, j’ai continué à découvrir une publication d’une de mes maisons d’éditions chouchou 🙂

Ce roman a une chouette histoire : l’autrice a fait preuve d’audace en proposant son manuscrit à celle qui deviendra son éditrice lors d’un trajet en train, une rencontre basée sur un bel hasard ! D’origine franco libanaise, elle s’est inspirée de son histoire familiale pour écrire ce roman qui rend un bel hommage à ses racines et au Liban.

Dans les années 1980, la famille Haddad, de confession musulmane sunnite, souffre de la guerre au Liban, comme une majeure partie de la population. Malgré de faibles ressources financières, Ahmad et Dibba font de nouveaux sacrifices pour l’éducation de leurs sept enfants. Ils cristallisent leurs espoirs sur la dernière de quatre filles, Amal, particulièrement intelligente et volontaire. Grâce à son travail acharné récompensé par une bourse, elle pourra aller faire des études de médecine en France !!! Elle est motivée, impatiente et très curieuse de cette nouvelle vie. Sa rencontre avec Youssef, un beau jeune homme, plutôt aisé, va bouleverser sa vision de l’avenir. Il leur est interdit de s’aimer à cause de leurs religions respectives, c’est un chrétien, un maronite… Dans un pays en guerre, c’est compliqué, même impossible à gérer…. Ils devraient consentir à de nombreux sacrifices, et le premier serait leur famille…

A travers l’histoire d’Amal et de ses proches, c’est un bout d’histoire du Liban qui est raconté, les conflits politiques, le quotidien inquiétant, la peur, l’envie d’avancer, de continuer à vivre de la population.
C’est le récit touchant d’un peuple qui s’efforce de vivre dans un pays dévasté par les guerres fratricides, la crise économique et l’exil de plus en plus nombreux des personnes ayant les moyens financiers.
Le Liban est un pays avec une culture très riche, une gastronomie renommée, des traditions ancestrales, des paysages de toute beauté. L’autrice y rend un vibrant hommage en y juxtaposant la noirceur de la guerre, et de la pauvreté.

Jeune femme intelligente et éperdue de reconnaissance pour ses parents, Amal se retrouve au milieu de tout avec trop de questions et bien peu de réponses. Elle fantasme son existence en France tout en ayant une grande appréhension car elle s’est largement documentée, elle est tiraillée entre son amour pour Youssef et sa loyauté envers sa famille. Sa jeune existence est écartelée… On partage ses doutes et ses espoirs, ses plaisirs et ses déceptions, ses joies et ses peurs.
L’autrice raconte les difficultés des filles, les mariages plus ou moins arrangés, les violences conjugales, la cohabitation entre les communautés qui refuse les mariages mixtes, la pauvreté et la générosité des gens …
Beaucoup d’admiration pour la jeune fille, son courage, sa détermination, son travail acharné.
La plume est belle, sensuelle, immersive, je me suis sentie dans les ruelles, dans la bananeraie, j’avais envie de sentir les odeurs des fruits, des épices, de la mer, de la cuisine…
Juste une petite frustration pour la fin trop brutale qui nous oblige à deviner l’avenir d’Amal.

Un roman enrichissant !

Intensité du coup de coeur