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CHARLESTON

Radium Girl, Cy

Radium Girls - CouvertureRésumé :

« La découverte du radium fait une entrée fracassante dans les Etats-Unis des années 1920.

L’élément miracle, découvert par Marie Curie, baigne l’Amérique de son aura phosphorescente.

1918, Edna Bolz s’installe aux côtés de Grace, Katherine, Mollie, Albina et Quinta devant les établis d’USRC. Elles vont y peindre minutieusement leur quota de cadrans de montres, avec cette peinture si spéciale qu’elle permet de lire l’heure dans le noir.

Lip. Dip. Paint.

Trois mots, trois gestes qui les mèneront à leur perte. »

Coup de Cœur :

L’année passé, cette bande-dessinée a rencontré un très beau succès critique et public. Au point qu’elle était régulièrement indisponible en librairie. Finalement, je l’ai acquise début 2021, et pourtant j’ai attendu cet été pour enfin la découvrir !
Quelle claque !!!

Cases tirées de la BD Radium Girls

Les héroïnes de la BD

New Jersey, 1918, Edna travaille comme ouvrière dans l’United State Radium Corporation, une usine qui fournit l’armée en montres aux chiffres phosphorescents la nuit ! Le travail est rude, le rendement demandé éprouvant, elles utilisent la peinture Undark (une substance luminescente très précieuse et très chère) pour faire 250 cadrans par jour. Heureusement une belle camaraderie règne entre les jeunes femmes. Régulièrement, elles sortent ensemble le soir. Pour s’amuser, elles se peignent de temps en temps des parties du corps avec cette peinture spéciale pour étonner et surtout littéralement éblouir les autres une fois dans l’obscurité ! Elles se sont elles-mêmes surnommées les «Ghost Girls» .     

Cases tirées de la BD Radium Girls

Lip. Dip. Paint

 
Malheureusement, elles ignorent toutes que cette nouvelle substance qu’elles manipulent sans précaution est mortelle !
Quand les premières d’entre elles commencent à développer des problèmes de santé plus ou moins graves, certains essayent de comprendre et d’autres font tout pour étouffer l’affaire, quitte à décrédibiliser les victimes…

A travers cette bande-dessinées, Cy rend un vibrant hommage à toutes ces jeunes femmes sacrifiées sur l’autel du progrès ! Derrière la fausse insouciance lumineuse liée à la jeunesse des protagonistes, c’est une vraie tragédie liée à la course à la modernité technique.

Au début, je n’étais pas convaincue par le dessin, les visages pointus, pourtant ça n’a pas duré, je l’ai trouvé parfait pour cette histoire. Le trait de crayon est très expressif derrière sa sobriété. Les couleurs sont quasiment monochromes, et la palette limitée : vert, violet, bleu et rouge orangé. Cette belle association donne un côté girly et frais à l’ambiance et qui contrebalance la thématique dramatique du scénario. Certaines planches sont quasiment muettes, et elles renforcent la puissance de la souffrances des protagonistes. Derrière cette aspect sobre, on sent un grand travail de documentation de l’autrice : les objets du quotidien, l’époque, les lieux, et surtout la gravité des faits.

Case issue de la BD Radium Girls

Les Ghost Girls qui profitent de la vie !!!

La première partie de l’histoire est faussement légère, on suit des jeunes femmes heureuses de vivre, qui croque la vie à pleine dents, et avec des projets d’avenir plein la tête
Malheureusement, la réalité et la toxicité de leur travail va rapidement les rattraper, et généralement avec des douleurs dentaires…
Après la conclusion de la BD, il y a une interview de l’autrice dans laquelle elle raconte ses recherches documentaires.

En prime, le livre-objet est superbe : la couverture est soignée, avec du relief et une matière phosphorescente qui brille dans le noir sur le titre et le visage des héroïnes !

Une BD vibrante, engagée ! Une mise en lumière d’un scandale industriel trop peu connu !

Une vraie réussite !

Intensité du coup de coeur
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