Résumé :
« Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d’une fillette noire est retrouvé. La police s’en préoccupe de loin. Mais voilà que d’autres petites filles noires disparaissent…
Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d’enquêter pour le père de la première victime.
Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s’interroge : « Les petites filles, ça disparaît pas comme ça… »
Deux êtres que tout oppose. A priori.
Sous des airs de polar américain, Alabama 1963 est avant tout une plongée captivante dans les États-Unis des années 1960, sur fond de ségrégation, de Ku Klux Klan et d’assassinat de Kennedy. »
Coup de Cœur :
Merci Aa2liiinee pour cette belle première lecture commune ensemble =)
Et pour moi, c’est aussi ma première lecture de la Rentrée Littéraire 2020 ! Et ce fut une excellente découverte que j’ai dévoré sur une journée !!!
Dans les années 1960, aux Etats-Unis, en Alabama, il n’est pas facile d’être une personne noire…
Adela Cobb, veuve et mère de deux enfants, gagne sa vie en faisant le ménage pour les blancs aisés.
Quand une petite fille noire est retrouvée assassinée, la Police ne s’intéresse guère à l’affaire, puis d’autres disparaissent, et ça commence à éveiller des craintes dans la population. Le père de la première enfant décide d’engager un détective privé : Bud Larkin afin d’élucider ce mystère, ce dernier est un ancien flic, alcoolique et raciste, et qui a surtout besoin de travailler et d’argent.
Au même moment, Adela commence à travailler chez lui…
Tout oppose ces deux personnes : leur sexe, leur couleur de peau, leur manière de vivre… et pourtant…
Ces deux auteurs français, des traducteurs de séries et de films américains ont fait un excellent travail !
Dés les premières pages, nous sommes immergés dans la mentalité américaine de l’époque, je me suis crue aux Etats-Unis et j’ai oublié qu’ils étaient français!
Entre le roman policier et le roman historique, un bel équilibre est trouvé ! Les auteurs se sont soigneusement documenté (le Klu Klux Klan, l’assassinant de Kennedy, Rosa Park, Martin Luther King, les lois racistes…), ils ont inclus ces différents éléments dans l’histoire afin de la rendre encore un peu plus réaliste. Les personnages sont très bien travaillés psychologiquement. Adela est une domestique au caractère bien trempé, intègre, qui veut toujours rester maîtresse de ses choix et ses décisions. Bud est un homme blessé qui s’est réfugié dans l’alcool, on le voit grandir, accepter certaines blessures, s’avouer certaines vérités et surtout dépasser ses préjugés racistes.
Le duo nous montre l’absurdité des lois américaines : les bus séparés pour les blancs et les noirs, les blanchisseries réservées aux blancs et celles pour les personnes de couleurs, les parcs…
Sous le prétexte d’une enquête policière sordide, l’histoire retrace un épisode sombre des Etats-Unis : la lutte pour l’égalité entre les noirs et les blancs, une période grands changements qui se se feront dans des combats de chaque instant et dans le sang. Il y a toujours de l’action, le rythme est incroyable et soutenu et je n’ai jamais imaginé qui pouvait être le coupable !
L’humour est grinçant, l’enquête palpitante, les personnages attachants, le duo improbable et crédible, l’histoire subtile et intelligente, le racisme latent de l’époque se fait sentir à chaque page et rend le scénario crédible jusqu’au bout !
La plume est fluide, addictive, prenante, je l’ai refermé les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres !
Un premier roman réussi, qui m’a révolté à de nombreuses reprises et qui fait passer un message fort : une leçon sur les surprises de la vie !
Une fiction, avec la ségrégation raciale au premier plan, riche en suspense et en émotions qui se dévore sans en laisser une miette !
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