Résumé :
« Il y a certains voyages qu’on n’aimerait jamais avoir à faire.
Et que l’on fait pourtant s’ils offrent le seul moyen de survivre.
Été 1990.
Afsana, 15 ans, se trouve à bord du Transsibérien vers la Russie. Elle vient de loin. De très loin. Sa ville, Kaboul, l’endroit où elle se sentait jadis chez elle, a été ravagée par la guerre civile, suite à l’arrivée des talibans.
Depuis, Afsana et les siens sont en fuite, parcourant le pays d’un bout à l’autre, en perpétuelle recherche d’un lieu où enfin trouver la paix.
Cet ultime trajet en train est l’occasion de se remémorer les événements qui ont précédé le départ, mais aussi toutes les étapes de cette longue fuite en famille.
Afsana se souvient de la belle maison au coeur de la ville et de l’arbre de Judée dans le jardin, de l’amour de ses parents, de leur foi en l’avenir. Du bonheur d’être unis.
Mais aussi de l’horreur qui s’immisce progressivement dans le quotidien et qui finit par les contraindre à partir.
Avec, au bout du voyage, une unique question : comment recommencer lorsque tout a été perdu ? »
Coup de cœur :
Il y a ces romans qu’on remarque, puis quand ils sont dans notre PAL, on hésite, on le prend en mains puis on le repose. Jusqu’au billet élogieux qui me l’a fait sauter entre les mains, et là je l’ai dévoré, j’ai été incapable de le reposer, j’ai été happée par le destin d’Afsana !
Il y a des romans qui vous touchent au plus profond de votre âme, des histoires bouleversantes qui nous rappellent à quel point la nature humaine peut être extrême…
Afsana et ses proches ont du fuir Kaboul, leur vie « confortable » et leurs proches avec l’arrivée des Talibans. Ses parents, un couple cultivé, ont emmené leurs six enfants loin de la ville afin d’essayer de les préserver de l’extrémisme religieux qui dirigent désormais le pays. Tous ensemble, dans le Transsibérien, Afsana, écrit son histoire, celle de sa famille, afin de ne pas oublier, et d’essayer de comprendre…Elle avait à peine cinq ans quand ils ont fuit le nouveau régime, pour se réfugier dans les montagnes, dans le village natal de son père.
C’est un énorme bouleversement pour tous le monde, une nouvelle vie à accepter, et ce n’est pas facile de s’adapter.
Le destin de Afsana est terriblement émouvant, que d’épreuves a-t-elle du traverser. Après avoir du quitter sa maison natale, s’intégrer dans un nouveau village, les moments difficiles ne sont pas terminés, il y en a encore qui arrivent … Ils sont solidaires, ils se soutiennent, néanmoins certains moments seront trop douloureux…
Un récit terrible de la tragédie que vivent des milliers de réfugiés, ces personnes privées de tout, à qui ils ne restent que l’espoir et la volonté de trouver leur part de bonheur, au prix de nombreux sacrifices, souvent inhumains… Pourquoi donc l’Homme est-il aussi « inventif » dans ses prétextes et ses moyens pour faire souffrir et asservir ses semblables? C’est dans le malheur que le Pire comme le Meilleur se révèle !
Au milieu du roman environ, un élément va tout changer, et c’est là que j’ai su que ce roman serait inoubliable, que Afsana était cette héroïne qui aurait cette petite place à part dans ma mémoire ! Les êtres humains sont multiples, étranges, d’une force inimaginables, et la réalité peut prendre de formes auxquelles on n’aurait pas songer ! Le courage de la jeune fille est édifiant, et sa reconstruction admirable, surtout après tout ce qu’elle a traversé !
Un livre que je recommande chaleureusement, à toute personne ayant adoré les romans de Nadia Hashimi, il est tout aussi fort et riches en émotions! Il nous plonge au coeur de l’Afghanistan quand les troupes soviétiques ont abandonnés la population aux Talibans… Et que leur cauchemar a commencé… Lisez ce roman, il fait réfléchir, il nous apprend à quel point la vie, le bonheur est précieuse et fragile : en un instant tout peut basculer ! Et l’envie de vivre peut être bien plus forte que celle d’abandonner !
La plume de l’autrice est bouleversante : simple, fluide, pleine d’espoir et d’empathie !
J’ai été transportée, émue au plus profond de mes tripes par l’histoire de cette jeune fille : jamais je n’aurais imaginé autant d’épreuves, et une telle surprise…
Un gros Coup de Coeur pour Afsana, ses proches et ce roman ♡♡♡
Citations :
– C’est une chose terrible que de fuir sa maison en pleine nuit, de voir la peur dans les yeux de ses parents et de savoir qu’on ne reviendra jamais. C’est une chose terrible que de ne plus être chez soi nulle part. Mais quand on ne peut plus lire, apprendre, chanter, ni même marcher toute seule au soleil, on ne peut plus vivre. On ne peut plus rester.
– Les choses qu’apprenaient Jawad commencèrent à changer. A la place de la géographie et des mathématiques, il rentrait à la maison en ne parlant que de sujets religieux, des nouvelles règles. Il se mettait à nous faire la leçon en soupirant, en disant que nous ne pourrions jamais comprendre car nous n’étions que des filles, et que désormais, il était de sa responsabilité de nous guider, de nous montrer la voie du bien.
– Le train traverse de longues étendues de terres inhospitalières. Parfois, pendant des jours, on ne voit que des steppes et des prairies. C’est toujours cette partie du voyage que j’ai préférée ; ces endroits que personne ne voudrait jamais habiter, mais qui possèdent une étrange beauté un peu inquiétante. Là, sous l’immensité du ciel criblé d’étoiles et de constellations silencieuses, si vaste et si majestueux, là j’aurais l’impression que notre périple n’a pas été vain, au bout du compte. Si seulement j’arrivais à vider mon esprit de toute pensée le temps d’écouter le ciel nocturne, j’entendrais enfin ce que l’univers veut me dire.
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