Résumé :
« » Nous étions six – cinq garçons et une fille – insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l’un d’entre nous disparaisse ? « S’inspirant d’une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l’île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80. »
Coup de Cœur :
L’année passée, j’avais lu et adoré Paris-Briançon qui m’avait réconcilié avec l’auteur qui ne m’avait pas convaincue avec De là, on voit la mer. Donc, cette année, je n’ai guère hésité à réitéré l’expérience, une nouvelle fois couronnée de succès !
J’ai littéralement dévoré ce roman.
Ça pourrait sembler être une histoire banale, pourtant ce n’est pas le cas, elle est touchante, et ancrée dans un moment précis : l’été 1985, sur l’île de Ré. Philippe, avec ses parents, viennent le temps des vacances estivales. Ils retrouvent des amis qui vivent sur place : leurs fils sont devenus de proches amis. Avec François, le narrateur, ils passent quasi tous leur temps libre ensemble, et il y a aussi Christophe. Cette année, au trio, se rajoute Nicolas, arrivé avec sa mère cet hiver l’île. Ils rencontrent d’autres vacanciers : Alice et Marc. Des liens amicaux et ambigus, comme souvent chez les adolescents, se nouent entre eux. Rapidement, ils passent des longs moments ensemble, ils apprennent à se connaître, découvrent leurs différences, et pourtant apprécient ces heures de complicité. Les journées sont chaudes, langoureuses, parsemées d’instants suspendus.
Cet été va marquer la fin de leur innocence, ils découvrent les cruautés de la vie, ses injustices ainsi que la beauté des joies éphémères. Des souvenirs inoubliables vont se graver dans leurs mémoires.
Un roman inspiré de la jeunesse de l’auteur. Il retrace les moments marquants de ces quelques jours sur l’île de Ré, ainsi que l’ambiance caniculaire, certains faits d’actualité, la musique et les chanteurs à la mode, certaines tenues, la nonchalance de l’adolescence, la confiance des adultes envers leurs enfants… Un récit doux-amer, délicat et sensible.
Court, à peine 200 pages, et surtout très immersif, on ressent ces sentiments parfois contradictoires de l’auteur, sa nostalgie pour l’époque, ses questionnements personnels, la puissance des liens d’amitié, la mélancolie d’une époque où il se sentait encore innocent des vicissitudes de l’existence… La plume est toujours aussi belle, soignée et élégante.
Je recommande chaleureusement cette histoire intense !
Citations :
* Je songe que c’est un état magnifique, l’innocence. Et qu’on ne s’en rend compte que lorsqu’on l’a perdue.
* Je ne souscris pas à cette fable commode des liens du sang, j’ai déjà compris qu’on choisissait les gens qu’on aime, qu’il ne fallait pas se les laisser imposer.
* C’est ça, avoir dix-huit ans, être dans l’instant, ne pas s’encombrer du passé, y compris le plus récent, et être dans l’insouciance, ne distinguer de gravité nulle part, ne pas prêter attention aux détails, considérer que les détails n’ont pas d’importance, ne pas savoir encore que ce sont eux qui en ont le plus, de l’importance.
* Il faut parfois que quelqu’un disparaisse pour qu’on apprenne la valeur de la vie.
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