Peines perdues - CouvertureRésumé :

« Théo Pereira purge sa peine pour homicide involontaire au pénitencier Pieter Brueghel : par une nuit pluvieuse, deux ans plus tôt, il a perdu le contrôle de son véhicule et percuté un abribus où une femme s’était réfugiée.
Chaque mois, le mari de la victime, Pierre Moulins, rend visite à Théo pour qu’il raconte, encore et encore, les derniers instants de son épouse, en échange d’un témoignage en sa faveur devant la commission de libération anticipée.
Chaque mois, Moulins constate le délabrement de Théo dans cet univers qui le dévore et où une brute, Marco Minotti, a fait de lui son souffre-douleur.
{…}

Face à ce triangle tragique formé de trois hommes qui se haïssent, trois femmes qui les aiment verront vaciller leur destin à l’heure du funeste dénouement. »

Coup de Cœur :

ATTENTION : ne lisez pas la quatrième de couverture, elle dévoile un gros élément de l’intrigue ! J’ai volontairement supprimé une ligne du résumé pour garder la surprise.

Outch !
Nicolas Lebel a encore frappé fort !!!
Un roman particulièrement noir, qui emmène son lecteur au cœur de la complexité humaine.
Cette fois-ci, il utilise les codes d’une pièce de théâtre et le décors d’une prison gangrénée par l’extrémisme religieux, les caïds, la violence, la peur et la lenteur administrative. Il y a les actes, les scènes, les protagonistes.

Théo, 21 ans, purge quatre ans de prison pour homicide involontaire : il y a deux ans, par une nuit pluvieuse et dans le brouillard, il a tué une femme qui s’était réfugiée dans un abribus. Depuis, chaque mois, le veuf de sa victime, Pierre Moulins, vient le visiter au parloir afin qu’il lui raconte les derniers instants de sa défunte épouse. En échange, il soutiendra sa demande de libération anticipée.
Depuis son arrivée, tous les mois, il sert de putching ball à Marco Minotti, un caïd marseillais incarcéré pour plusieurs braquages. En « échange », il est protégé des autres détenus, et surveillé par Moussa, le jeune Malien qui partage sa cellule. Theo vit la peur au ventre, son seul réconfort, il le tire dans l’écriture quotidienne de son carnet qui recueille ses états d’âme, ses craintes, ses espoirs, tout ce qu’il observe sur ses codétenus.

La chose qui unit ses trois hommes : la haine…

Un roman intelligent, glaçant, perturbant, décapant sur l’enfer des prisons, et ses dérives. Cet excellent polar noir immerge le lecteur dans l’univers carcéral avec ses conséquences, et ses dérives tant pour le détenu que pour son entourage.
Un thriller déroutant, palpitant, atypique : il installe un malaise et un suspense qui font dévorer les pages jusqu’à un final machiavélique.

Une lecture délicieusement malaisante.

Foncez découvrir cet excellent auteur !

* Le jour des morts
et son excellente trilogie :
* Le Gibier
* La Capture
* L’Hallali

Citation :

Souvent la vérité ne vaut pas mieux que le mensonge. D’ailleurs, ce n’est pas entre les deux qu’on fait son choix, mais entre leurs conséquences respectives.

Intensité du coup de coeur