Résumé :
« Yorkshire, 1845. Une jeune femme disparaît, laissant derrière elle deux enfants en bas âge et une mare de sang. Quand les filles d’un humble pasteur des environs apprennent la nouvelle, elles sont horrifiées. Les sœurs Brontë décident aussitôt de mener l’enquête pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame. Charlotte, Emily et Anne ne manquent ni d’esprit ni d’énergie ; pourquoi ne pas s’improviser détectives ?
Mais dans cette société rétrograde où on considère que la place d’une femme est au foyer, on voit d’un mauvais œil ces « dames-détectives » qui arpentent la lande en quête d’indices. Qu’à cela ne tienne, les sœurs Brontë sont prêtes à braver tous les dangers pour découvrir ce qui est arrivé à la mariée disparue… »
Coup de Cœur :
Comment vous dire : un cosy mystery, c’est souvent tentant. Et celui-ci en plus imagine les trois talentueuses sœurs Brontë qui s’improvisent détectives ! Impossible pour moi de passer à côté ! Un grand merci à mon représentant et aux éditions Hauteville de me l’avoir envoyé ! Je me suis régalée !
Yorkshire, août 1845, dans le petit village de Haworth, les trois sœurs Brontë (Charlotte, Emilie et Anne), ainsi que leur frère Branwell se retrouve tous ensemble dans le petit presbytère familial, auprès de leur révérent de père, Patrick Brontë. C’est la première fous depuis plusieurs années qu’ils sont à nouveau tous réunis. Ils sont tous écrivains, passionnés de littérature, de poésie. Si leur frère se morfond d’un chagrin d’amour, les trois jeunes femmes s’encouragent mutuellement dans leurs diverses rédactions. La vie est assez tranquille, même plutôt monotones. Quand elles apprennent qu’une jeune femme de bonne famille disparaît, en laissant derrière elle une mare de sang et deux enfants en bas âge, elles sont horrifiées. Plus encore quand elles apprennent que c’est une ancienne amie de pensionnat, Mattie, devenue gouvernante pour gagner sa vie, qui a fait la macabre découverte. Bien décidée à découvrir toute la lumière autour de cette troublante énigme, elles s’improvisent détectives. Intelligentes, pleine d’esprit et de ressources, elles se lancent dans une quête de la vérité. Elles vont choquer certaines personnes, sortir des sentiers battus et tout faire pour découvrir pourquoi cette jeune femme à mystérieusement disparu ! Elles affrontent ces situations avec courage, et restent relativement indifférentes aux regards réprobateurs de la société.
L’histoire est racontée successivement par les trois sœurs, chacune apportant sa pièce au complexe puzzle grâce à son sens de déduction, sa logique, ses réflexions, ses connaissances et sa sensibilité. L’autrice a utilisé les éléments connus de leurs vies respectives afin de les rendre crédibles, et de coller au plus près de la réalité. Grâce à leur vie de famille, j’ai appris quelques éléments biographiques sur leur frère et sur leur père.
Elle dresse également un beau portrait de la vie de la Gentry à l’époque dans les coins assez reculés de Grande-Bretagne : le quotidien, les moyens de transports et de communication, la place de chacun dans la société, surtout celle des femmes en fonction de leur naissance, de leur rang et de leur statut… La partie historique du roman est bien documentée et donne un aspect très réaliste.
En prime, il y a une petite ambiance gothique qui est un joli clin d’œil aux livres littéraires de ces trois dames. La nature, la littérature, les croyances ont une place à part entière dans l’intrigue.
L’enquête est assez chouette, plutôt crédible dans l’ensemble, même si certaines scènes m’ont fait largement sourire, je doute quand même de la vraisemblabilité de certains passages, je ne pense pas que des jeunes femmes bien éduquées se seraient mises dans des situations aussi compromettantes et s’en soient sorties sans encombre.
Un très chouette divertissement, plein de rebondissements, avec une ambiance vraiment agréable. L’autrice fait revivre les trois sœurs Brontë dans une histoire romanesque, à l’image de leurs existences bien remplies. Comme elles ne se sont pas pliées aux nombreuses contraintes imposées par la bienséance de l’époque, déjà par leur éducation assez poussée, leur velléité d’indépendance, et les valeurs transmises par leur père, un subtil message féministe ressort du récit. Bella Ellis a mis beaucoup de soin à rendre la famille Brontë crédible, réaliste, ainsi que l’environnement dans lequel elles évoluent. Tout m’a semblé plausible, et je suis vraiment curieuse de voir l’évolution de leurs relations.
La plume est fluide, jolie, agréable, immersive, authentique, elle a su rester dans l’époque, sans apporter de modernité inconvenante, je me suis très facilement imaginé les décors des habitations, des transports et surtout de la lande. La psychologie des personnages auraient pu être une chouïa plus approfondie, ça sera sûrement le cas dans les volets suivants.
En prime, le livre objet est joli : la couverture est travaillée avec de jolis dessins en surbrillance. Même si je suis un peu plus mitigée sur la pipe tenue par la bouche du profil.
Sans hésiter, je serai au rendez-vous pour le second tome : Les os du diable !!!
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