Ce que disent les silences - CouvertureRésumé :

« À la mort de son père, Adèle découvre chez lui des lettres, dont l’une lui révèle l’existence d’un secret autour de la mort de sa mère, disparue lorsqu’elle avait quatre ans. Mue par un irrépressible besoin de connaître la vérité, Adèle quitte Paris pour chercher des réponses sur l’île où elle est née, qu’elle a quittée enfant et où elle devait ne jamais revenir : Ouessant. D’entrevues en rencontres, elle y découvre tout autant ce lieu sauvage que son histoire et celle de sa famille… et apprend qu’un secret peut en cacher un autre. »

Coup de Cœur :

J’ai enfin relu un roman de Laure Manel et je suis la première ravie car j’ai été conquise par ce voyage en Bretagne.

Adèle était brouillée avec son père, elle habite désormais Paris, seule avec son chat Lolita, et elle est photographe, généralement pour les mariages. Célibataire, elle a peur de l’engagement, et la seule personne à qui elle fait confiance, c’est son amie Stella. La mort de son papa réveille un besoin irrépressible de connaître enfin la vérité sur le décès de sa maman quand elle était encore une enfant qui n’avait pas six ans. Une lettre entrouvre un fragment du mystère qui entoure sa disparition. Pour tout connaître, elle doit retourner sur l’île tempêtueuse de Ouessant dont elle est originaire. Là-bas, elle redécouvre ses racines, retrouve sa grand-mère Marie dont elle se souvient à peine, et Olivier, un ami d’enfance. Ce séjour qui devait être rapide va se révéler être particulièrement riche en émotions, en découvertes, en rencontres, et il lui permet d’appréhender son passé, ses racines, et d’envisager son avenir.
Avec Adèle on découvre les beautés sauvages de l’île bretonne, avec ses phares, ses oiseaux, sa nature, ses paysages lors de ses longues promenades, ainsi que ses habitants parfois un peu bourru.

Un roman à la fois doux, et triste. Il parle des douleurs liées aux secrets de famille, de la force destructrice du chagrin, de la peur liée à la peine, de deuil et de la puissance des relations familiales. Et ce qui surpasse le tout, c’est l’espoir, et l’amour. L’écrivaine distille progressivement les sentiments des protagonistes, nous apprend ce qui les ronge, leurs envies, leurs craintes, leurs espoirs, avec quelques retours dans le passé pour éclairer le présent. Adèle et Marie ont un caractère bien trempé, assez solitaire, elles sont têtues et elles ont du mal à laisser leurs sentiments à s’exprimer, heureusement, il y a Ouessant qui les réunit. C’est l’histoire d’une reconstruction pour Adèle à travers la reconstitution de son histoire familiale.

De très belles retrouvailles avec la plume de l’autrice !

Citations :

* Je crois qu’avant de chercher à connaître la vérité qui t’obsède, il faudrait d’abord que tu cherches à connaître ta famille… et cette île. L’histoire des gens d’ici est intrinsèquement liée à l’histoire de cette île. A mon avis, il n’y a que comme cela que tu réussiras à ouvrir la porte de la vérité. D’ailleurs, je pense que Marie n’acceptera de te la dévoiler qu’à cette condition. Si elle sent que tu es venue que pour savoir ce qui t’intéresse, que tu te fiche d’elle, de votre famille, que tu comptes repartir pour toujours, ça ne marchera pas… elle ne te dira rien.

* Il n’y a ni échelle de malheurs ni unités de mesure. On a la vie qu’on a, pas la vie qu’on mérite. Le reste est une question d’acceptation.

* Ne pas s’attacher. Ni aux choses, ni aux lieux, ni aux êtres. C’était son mantra. Sa manière de se protéger. La faute à son enfance. La faute à l’abandon de sa mère. La faute aux lacunes de son père. Ne compter que sur soi. Ne pas aimer, parce que c’est dangereux. Un jour ceux qui vous aiment partent… ou vous laissent partir. Elle n’allait pas succomber à un phare ou à une île. Les émotions, ça se contrôle, ça se maîtrise.

Mes avis sur les trois autres de l’autrices que j’ai lu :

* La délicatesse du homard
* Histoire d’@
* L’embarras du choix

Intensité du coup de coeur