Coquelicot, Fanny Vella

Résumé :

« Le corps d’Émilie ne cesse de la trahir.
Pourquoi la fait-il reculer d’un pas dès qu’un garçon l’approche ? Pourquoi se ferme-t-il dès qu’elle essaie d’y insérer une protection périodique ? Pourquoi a-t-elle si mal lors des rapports sexuels ? Et ce rouge coquelicot qui lui monte aux joues dès qu’on s’adresse à elle… Émilie en vient à haïr et craindre ce corps qui semble avoir une volonté propre. Mais qu’essaie-t-il donc de lui dire ?

UNE BD POIGNANTE, FÉMINISTE ET ENGAGÉE SUR LA VIE D’UNE JEUNE FILLE ET SON RAPPORT AU CORPS, DE LA PUBERTÉ À LA MATERNITÉ ! »

Coup de Cœur :

Un tout grand merci aux éditions Leduc pour l’envoi, et surtout pour publier des graphiques aussi variés qu’intéressants ! Après On l’appelait Vermicelle et Et si on changeait d’angle, Fanny Vella offre un nouvel album plein de sensibilité sur la vie d’une jeune femme qui a l’impression de toujours être trahie par son corps.

Emilie, 10 ans, entre dans la puberté, et elle n’arrive pas à apprivoiser son corps et les nombreux changements qu’il connaît. En prime, elle rougit très rapidement et de façon excessive, d’où le surnom de coquelicot. Elle énormément a de mal à gérer les contactes physiques, elle recule dés qu’un garçon, qui lui plaît pourtant, essaye de l’approcher, ne parlons même pas de l’embrasser. Elle est incapable de mettre un tampon, son vagin est complètement contracté. Et pourtant, elle a envie de plaire, les autres s’intéresse à elle, c’est son corps qui veut lui faire passer un message qu’elle refuse d’écouter. En grandissant, ça ne s’arrange pas, elle est incapable d’avoir une sexualité épanouie, elle a mal à chaque rapport, et elle a beaucoup de mal à en parler. Il faudra des années, des personnes attentionnées et à l’écoute pour elle commencer à entendre ce que son corps, son anxiété, ses peurs, ses traumatismes tentent de lui dire depuis un long moment. On suit Emilie depuis son adolescence jusqu’à sa maternité.

Un album poignant, indispensable, parfois très dur, sur une jeune fille, puis une jeune femme en souffrance avec son corps, avec son propre regard et celui des autres. Au fil du temps, elle accepte les douleurs, les intègre, alors qu’elle a le droit au bonheur, à l’épanouissement, à la sérénité. De sources autobiographiques, l’autrice aborde des thématiques puissantes comme le viol, l’automutilation, l’estime de soi, le vaginisme, le harcèlement, la dépression, le stress, la gestion des émotions, les rapports humains…

Le dessin est toujours aussi joli, et richement illustré de couleurs vives, il transmet avec beaucoup de justesse les émotions d’Emilie, ses pensées, ses inquiétudes, ses interrogations, ses victoires. L’illustration qui accompagne Coquelicot, le message que son corps veut lui faire passer est tellement vivante qu’on espère de tout cœur que la jeune femme pourra enfin s’aider elle-même.

Comme tous les albums de cette collection, l’autrice invite avec beaucoup de sensibilité à être plus empathique avec les autres, et surtout envers soi-même : prendre soin de soi afin de mieux prendre soin de autres. Je reste au rendez-vous !