Le Dernier Sommeil de l’Ourse, Sophie Jomain

Résumé :

« Abigail Lompré n’est pas retournée en Alaska depuis dix ans. L’île du Prince-de-Galles est belle, brute et sauvage, mais elle l’a fuie à l’adolescence pour rejoindre sa grand-mère paternelle à Paris, laissant derrière elle un père qu’elle aimait profondément et une mère avec qui elle ne s’est jamais entendue.
Pourtant, aujourd’hui, c’est bien pour Emma qu’Abby est de retour. Pierre est mort et elle sait que son devoir est de ramener en France la seule famille qui lui reste, qu’importe leurs désaccords passés.
Sans son mari, son roc, son compagnon de toujours, Emma n’est plus capable de vivre seule dans un endroit aussi hostile et isolé, mais jamais elle ne quittera son île. Convaincre Abby que sa vie est ici, sur la terre de son enfance, serait la seule solution.
Au fil des jours, s’engage un combat de volonté, mais naissent aussi l’espoir et de timides rapprochements entre Abby et Emma.
Sauront-elles se pardonner toutes ces années perdues ?
Hymne à la nature, Le Dernier Sommeil de l’ourse explore avec tendresse la relation d’une mère et sa fille, au cœur des paysages époustouflants de l’Alaska. »

Coup de Cœur :

Quel bonheur de retrouver la plume de Sophie Jomain, en quelques romans, elle est devenue une valeur sûre : je ne lis même plus la quatrième de couverture, je me plonge dedans avec plaisir ! Dés les premières pages j’ai su que je serais conquise, et j’ai adoré me replonger dans ma lecture
Merci beaucoup aux Editions Charleston pour votre confiance au fil des années

Un superbe voyage en Alaska, une histoire de famille particulièrement émouvante, un rapport mère-fille complexe. En prime, des descriptions de la nature, d’une vie loin de tout, de solidarité, de traditions, de survie…
J’ai été conquise de la première à la dernière page ♥️ Je n’avais aucune envie de quitter Eagle Bay et Abby…

Abby a fuit l’Alaska et une mère peu aimante pour Paris et une grand-mère attentionnée. Elle a laissé un père adoré, une vie simple, proche de la nature et une petite communauté soudée. Ça fait maintenant 20 ans qu’elle vit à la capitale, elle est avocate dans un beau cabinet et elle mène une vraie vie de citadine. Le décès soudain de son papa la pousse à revenir à Eagle Bay afin de s’occuper de sa maman, et surtout la ramener sur le continent car sa santé ne lui permet de rester seule sur cette île très isolée, à la merci des nombreux frimas du climat. La région est hostile, glaciale en hiver, sujette aux tempêtes toute l’année et la faune sauvage n’est pas tendre (ours, loups, cerfs, orques…). Il n’y a qu’un médecin sur place, et l’hôpital le plus proche est à plusieurs heures de vol… Donc, même si elle revient à contre-cœur, la jeune femme désire aider sa mère à accéder aux meilleurs soins de santé.

Ce retour se révèle riche en émotions, en révélations, en confidences, en retrouvailles, pour Abby. Les premiers jours avec Emma, sa mère sont compliqués : elles souffrent toute les deux du décès de Pierre : un papa attentionné malgré la distance pour sa fille, un roc, une âme sœur, un pilier pour son épouse. Emma est une écrivaine reconnue à travers le monde, et elle a besoin de six semaines pour boucler son dernier manuscrit. Ce laps de temps va permettre aux deux femmes de réapprendre à se connaître, à créer une ébauche de communication entre elles. Comme elle a besoin de solitude, de tranquillité pour écrire, Abby va réapprivoiser son environnement, créer de nouveaux liens avec les membres de la petite communauté : avec ses amis d’autrefois et avec de nouveaux arrivants.
Petit à petit, la jeune femme retrouve des souvenirs, l’apaisement des grands espaces, la beauté de la simplicité.
Les deux femmes ont une relation complexe, dont les bases sont faites de non-dits, de rancœurs, et ces quelques semaines ensembles vont leur permettre d’éclaircir certains points. Car malgré tout, il existe de l’amour entre elles, et le temps leur est compté …

Sophie Jomain offre une histoire puissante, bienveillante, avec des thématiques difficiles comme le deuil, la maladie, l’handicap, sans jugement, ni pathos. Elle met en valeur la puissance du pardon, de la communication, et de la résilience. Ce roman est envoûtant, une parenthèse hors du temps qui nous immerge en Alaska le temps de sa lecture.
La nature est omniprésente au fil des pages, aussi belle que sauvage, à la fois réconfortante et impressionnante. La plume de l’autrice est plus intimiste, sensorielle, sensible et délicate. Un moment à part, isolé du monde, dans lequel se mêle le rêve et l’espoir.

Une lecture dépaysante, émouvante et bouleversante ! Une ode lumineuse à l’amour, à la vie, à l’acceptation de soi, au courage, à l’entraide et à la nature.

Citations :

* Mais à Eagle Bay plus qu’ailleurs, les prévisions météo n’étaient jamais acquises. On pouvait passer d’un ciel lumineux à l’apocalypse la plus totale. C’était déroutant.

* Les choses avaient changé lorsque le temps fut compté.

* -Savoir quoi?
-Que je ne regrette pas d’avoir été celle que j’ai été, mais que je regrette que tu en aies souffert.

Une autrice que je vous recommande chaleureusement !!!

* Quand la nuit devient jour
* Les étoiles brillent plus fort en hiver
* M’asseoir cinq minutes avec toi
* Les tortues ne fêtent pas Noël sous la neige
* Les perce-neige s’éveillent sous les flocons 

Intensité du coup de coeur