Les larmes du lagon - CouvertureRésumé :

« Tanja Stojkaj a quitté Neuchâtel et s’est exilée en Polynésie française avec sa mère et son fils pour les protéger de la mafia balkanique. Sur un motu de Bora Bora, elle mène une vie paisible, jusqu’à la découverte d’un corps près du récif corallien. La gendarmerie conclut rapidement à une attaque de requin. Refusant que l’affaire soit classée, Tanja cède à ses anciens réflexes d’enquêtrice et découvre, derrière les eaux turquoise et les plages de sable blanc de la Perle du Pacifique, l’envers de la carte postale : trafics, pauvreté, croyances occultes, matériel militaire à l’abandon, pollution du lagon. Au-dessus de tout cela plane l’ombre d’un mensonge : celui de la politique métropolitaine et des essais nucléaires français. Du paradis à l’enfer, il n’y a qu’un pas. Et un torrent de larmes. »

Coup de Cœur :

Quel bonheur de retrouver la plume de Nicolas Feuz, surtout que ce titre je l’attendais impatiemment !
Même si le Procureur Jemsen est à l’arrière-plan, même quasiment absent, j’étais heureuse de savoir enfin ce qui était advenu de Tanja Stojkaj ! En effet, le Procureur Jemsen, sa greffière Flavie Keller, et la policière Tanja Stojkaj sont présenté dans Le miroir des âmes, puis L’ombre du Renard, et L’engrenage du mal. L’avant-dernier opus, Brume rouge, se déroule en parallèle de l’intrigue des Larmes du Lagon. Je conseille vivement de lire les romans dans l’ordre de parution afin de comprendre toutes les subtilités qui unissent les personnages et les intrigues. C’est assez complexe, très bien ficelé et hyper addictif ! J’espère que nous apprendrons vite plus sur la suite de leurs péripéties même si il y a eu un très chouette clin d’œil dans le dernier roman de l’auteur, Le Philatéliste !

Après la douloureuse affaire de L’engrenage du mal, Tanja a fuit la Suisse avec sa mère, Erina, et son fils de deux, Loran afin de les protéger des représailles de la mafia des Balkans. Ils vivent dans un faré, une maison traditionnelle, sur le motu Piti A’au, au bord de l’océan, sur l’île de Bora-Bora, en Polynésie française. Et personne n’est au courant, même pas Flavie… Elle a menti à tous le monde sur certains événements afin de les protéger. Alors qu’ils commencent à peine à trouver leurs marques, Loran découvre un doigt humain sur la plage, et Tanja trouve le corps à côté du récif de corail à peine plus loin. La gendarmerie va rapidement conclure à une attaque de requin qui a mal tourné, mais l’ancienne enquêtrice, n’écoutant que son instinct, se lance à la recherche de la vérité. En effet, les autorités ont une autre affaire brûlante à gérer, et ce décès n’entre pas dans leurs priorités. Sa quête va réveiller ses réflexes, la pousser à interroger de nombreuses personnes et attirer l’attention. L’ancienne policière va fouiner et découvrir que derrière les décors paradisiaques de sable blanc, et d’eau couleur turquoise, se cache une réalité bien plus sombre et tragique : la pauvreté, le trafic de tortues, la pollution, et les conséquences dramatiques des essais nucléaires françaises pendant les années 1980. L’enfer est bien plus proche que Tanja ne l’a imaginé et elle vient de le réveiller… En quelques jours à peine, Tanja en Polynésie, Jemsen et Flavie en Suisse se retrouvent au cœur d’affaires sanglantes aux ramifications complexes.

Même si on peut comprendre la volonté de Tanja de faire la lumière sur cette mort suspecte, j’ai eu aussi envie à plusieurs reprises de lui dire d’arrêter, de se protéger, de rester à l’écart afin mettre à l’abri ces personnes si chères à son cœur, elle joue avec le feu et les conséquences sont tragiques ! J’ai bien aimé en apprendre plus sur cette partie sombre de l’histoire de la Polynésie française qui a servi de terrain d’expérimentation, l’espionnage français pour protéger à tout prix les vilains secrets d’état. L’auteur alterne habillement les chapitres se déroulant avec Tanja et ceux pendant les années 1980. En prime, notamment avec le médecin légiste, le docteur Temauri, on en apprend plus sur les croyances locales, notamment les tupapau…

La plume de Nicolas Feuz est toujours fluide, maîtrisée et addictive, tout comme son enquête, j’ai littéralement dévoré le roman qui place les origines de son intrigue sur des faits historiques. Une lecture intense, dans laquelle la tension monte crescendo, avec son lot de rebondissements et de révélations jusqu’aux toutes dernières lignes ! Les chapitres sont courts, denses, crus, réalistes et parfois même angoissants. Les personnages ne sont pas épargnés, ni en Suisse, ni à Bora-Bora !
Une enquête sombre et violente dans un cadre idyllique !

Un très bon polar et surtout vivement la suite, je suis particulièrement impatiente de retrouver le Procureur Jemsen et sa fine équipe !

PS : sinon, il y a aussi deux autres excellents romans de cet auteur !

* Horrora Borealis
* Heresix – mon préféré sans aucune hésitation !

Intensité du coup de coeur